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Art et poterie : Asmi Sagaf, une histoire d’amour entre elle et la terre

Art et poterie : Asmi Sagaf, une histoire d’amour entre elle et la terre

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Après avoir passé deux ans avec un potier professionnel, elle préparera un diplôme universitaire de créateur d’activités. C’est en 2016 qu’elle a décidé de poser ses bagages aux Comores pour ouvrir son propre atelier-boutique de céramique.

 

Née en 1991, de mère de Mutsamudu et de père de Mitsamihuli, Asmi Sagaf s’est déjà distinguée parmi les jeunes de sa génération par son savoir-faire extraordinaire, son potentiel énorme et des compétences hors-normes. Après son bac, la fille de Mihidhoir Sagaf optera pour l’architecture afin, dira-t-elle, «d’épauler son père», architecte lui aussi.
Sauf que sa passion pour le dessin en décidera autrement. Après une année en Bp d’architecture, Asmi Sagaf effectuera des études de décoration sur céramique à Maux, en banlieue parisienne, et à Marseille, au sud de la France.

Après avoir passé deux ans avec un potier professionnel, elle préparera un diplôme universitaire de créateur d’activités. C’est en 2016 qu’elle a décidé de poser ses bagages aux Comores pour ouvrir son propre atelier-boutique de céramique.

Les travaux de formalisation sont déjà en cours. Pour le moment, la direction de l’Artisanat lui a octroyé un local au Centre national de l’artisanat des  Comores (Cnac), sis à  Bandamadji-ya-Itsandra. Asmi Sagaf a remporté deux prix cette année : le Prix du meilleur porteur de projet lors de Comores business Awards de l’Uccia, et le Prix Coup de cœur du concours «Ambition jeune» organisé la semaine dernière par l’association Synergie Jeunes.

C’est cette dernière récompense qui lui a permis d’assurer les frais de formalisation pour son entreprise, qui portera le nom de “Tropical céramique”.

A part ces travaux de fabrication, Asmi fait de la formation sa deuxième occupation pour valoriser son savoir-faire. “J’aime transmettre ce que je sais faire et former d’autres”, a-t-elle déclaré.

Ainsi, l’année prochaine, la potière projette de dispenser des cours à des enfants dans certaines écoles de la place, mais également à des adultes qui souhaitent maitriser l’art de la poterie.

Asmi travaille avec le décoratif et l’utilitaire. Elle fabrique des objets d’art pour décorer, mais également des objets ordinaires, tels que des assiettes, des vers, des tasses en céramique, entre autres.

Elle peut, en outre, fabriquer des marmites, mais sur commandes. La matière peut résister à 1050°C. “Je travaille avec deux catégories de terre, à savoir, celles qui vont au four et les autres”, dira-t-elle. Et d’ajouter : “Je travaille par amour. Il y a de l’amour entre la terre et moi. C’est comme une partie de moi-même.”  Le prix de ses objets “As” made in Comores varie entre 5 et 100 euros.

Les pièces que fabrique Asmi Sagaf sont uniques, car la potière travaille avec beaucoup de passion en se laissant guider par cette ferveur qui fait qu’elle ne dessine pas avant, mais applique les formes qui viennent instantanément en tête.

Comment fait-elle pour fabriquer une pièce ? Pour un plat gratin, il faut une terre qui contient du sable pour étaler la patte. Après, on doit dessiner la forme souhaitée et faire la baguette de terre ainsi que le tour de la pièce.

Ces opérations seront suivies par le processus de collage des deux morceaux, puis par celle du séchage au four à 1050°C. Ensuite, on met l’émail pour la couleur et on repasse au four avant de calquer et recuire avec, pour enlever les pigments qui servent à décorer. Chapeau l’artiste !

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