Après une semaine de festivités, la huitième édition du Gombessa Festival a baissé les rideaux le 31 mai sur une nuit consacrée aux finales du concours de danses traditionnelles, du chant a capella et à la remise des Prix de toutes les compétitions. Au niveau de la danse traditionnelle, catégorie Messieurs, la troupe Wegni Nguwu d’Ikoni a remporté le premier Prix, suivie d’Ujs d’IKoni et d’Amani Ngoma de Songomani.Le fait que les compagnies de danses traditionnelles d’Ikoni remportent toujours les premiers Prix est tout simplement dû au fait qu’en plus de leur talent, elles comptent sur la vente de billets d’entrée à la finale de la compétition.
«Préserver la Culture»
Il faut savoir qu’une note de cinq points est réservée à la vente de billets et il n’est pas toujours facile pour un groupe qui ne vient pas de cette localité de vendre beaucoup de billet à des personnes qui doivent aller assister à une soirée organisée loin de chez elles.«Cet évènement est mien. Nous remercions notre cher enfant, «Sans blague» (le surnom du principal animateur du Gombesa festival, Ndlr) qui fait un travail salutaire. Je suis encore plus ravi de découvrir que le Dayira est à l’honneur au Gombessa Festival. Une prestation qui montre qu’on n’est pas là seulement pour prendre du plaisir, mais aussi pour soutenir la richesse du pays que certaines influences nous poussent à mettre de côté. Aujourd’hui, «Sans blague» fait revivre cette richesse de la culture comorienne, et l’Etat comorien se doit bien d’être derrière cette initiative et moi-même au premier plan. J’exhorte le ministre de la Culture à soutenir les arts et la Culture qui est le fondement de notre pays», a déclaré le président de la République, Azali Assoumani, avant de soutenir «les personnes qui viennent visiter les Comores s’attendent à voir la Culture qui est la mémoire de toutes les nations», et de conclure : «cette année, nous allons célébrer les cinquante ans de l’indépendance de notre pays, et cette indépendance réside, notamment, dans la préservation de la culture comorienne».
Des journalistes «honorés»
Pour la catégorie Dames, Wenyi Ngazi de Moroni est reparti avec la première place.Pour la compétition de judo, Kinga club s’adjuge du premier Prix suivi par Enfants des Comores et Djabal club.La soirée de clôture a été, par ailleurs, ébloui par la finale du chant a capella qui a mis au prise cinq candidats. Ici, c’est bien la voix de Darkaoui Hassane qui a fait vibré les cœurs du jury après avoir conquis complètement le public avec une chanson sur la mère. «C’est un thème sensible facile à convaincre», a souligné le juré, Chakyres.Cette nouvelle édition a également honoré les journalistes qui ont beaucoup travaillé depuis l’ouverture de ce rendez-vous qui tente de réunir les jeunes autour de la préservation de la culture comorienne. C’est ainsi que Soulaimana Ibrahim et Karim Ahmad ont été distingués.
«Commémorons nous vivants! J’ai travaillé depuis la première édition et en matière d’archive photos et vidéos, les organisateurs reviennent toujours sur moi. Je pense que ce Prix est bien mérité. Du côté des journalistes, je pense qu’il nous faut prendre les choses à bras le corps, et couvrir des initiatives culturelles notamment, au lieu de se pencher sur la politique pour, trop souvent, faire le buzz. Je félicite Sans blague pour cette initiative», a déclaré le journaliste Soulaimana Ibrahim.Malgré les hauts et les bas, l’installation du Gombessa Festival dans le temps est à encourager. Force est de constater que les festivals qui arrivent à perdurer aux Comores se comptent sur les doigts d’une main, que ce soit avec des initiatives publiques ou indépendantes. Aujourd’hui, le Gombessa Festival a évolué avec la présence de jurés malgache et mozambicaine.