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Conseil de l’ile : Le budget 2017 de Ngazidja rejeté

Conseil de l’ile : Le budget 2017 de Ngazidja rejeté

Politique | -

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Pour le président du conseil de l’île, Younoussa Said M’madi, «après maintes tentatives de conciliation et de médiation, le gouverneur campe sur ses positions au détriment de la bonne marche des institutions insulaires. Nous déplorons l’absence d’un exécutif légal depuis bientôt quatre mois. Ce qui rend nul et non avenu tout acte administratif posé par les commissaires en exercice».

 

À l’instar de leurs homologues de Ndzuani, les conseillers de Ngazidja ont rejeté le budget 2017 du gouverneur Hassani Hamadi hier, lors de la fermeture de la session budgétaire, ouverte le 30 janvier dernier. Sur vingt-deux conseillers présents, dix-sept ont voté contre le budget, fixé à 18.047.343.000 francs comoriens. Le rapporteur de la commission des Finances du conseil de l’île, Miftahou Athoumane, avait appelé les conseillers à rejeter le texte en mettant en lumière ses nombreuses failles. «Ce texte comporte vingt articles dont deux devraient faire l’objet d’amendements et cela demande la présence du commissaire. Or, jusqu’à présent, il n’y a pas de commissaire aux Finances. L’article 8 affecte un montant de 2.577.000.000 kmf aux communes de Ngazidja contrairement à l’article 9 de la loi de Finances No 16-003/AU, qui fixe ce montant à 8.287.000.000 kmf, soit un écart de 5.710.000.000 kmf», a-t-il expliqué. Pour lui, voter ce budget en l’état signifierait que les conseillers ont contribué à l’étouffement des communes. Il s’étonne que l’Union verse à l’île plus de quinze milliards, soit six milliards de plus que l’année dernière, et que le gouverneur veuille attribuer aux communes «uniquement» la somme de deux milliards.

Entêtement du gouverneur

Selon un conseiller, qui a requis l’anonymat, le gouverneur avait promis un nouvel exécutif avant la fermeture de cette session. Visiblement, il n’a pas tenu sa promesse. 

L’autre point de discorde concerne l’article 18 du budget, qui désigne le commissaire chargé du budget comme ordonnateur principal, pendant que la loi de Finances de l’Union, dans son article vingt-quarte, attribue ce pouvoir aux gouverneurs. Il faut noter que, selon les termes du rapporteur, «il s’agit d’un budget ambitieux de plus de dix-huit milliards dont presque trois milliards de recettes propres à l’île et des recettes fiscales de 1.908.590.200 kmf. Les recettes fiscales connaîtraient une augmentation de 308 % par rapport à l’année dernière et les recettes non fiscales atteindraient 915.752.500 kmf, soit 318 %». Pour le Conseil de l’île, cette situation serait la conséquence de «l’entêtement du gouverneur à vouloir évoquer une prétendue absence de délai pour le changement de l’exécutif sanctionné par une motion de censure, alors que les textes sont clairs là-dessus». 

Le président du conseil de l’île, Younoussa Said M’madi, regrette qu’«après maintes tentatives de médiation, le gouverneur campe toujours sur ses positions au détriment de la bonne marche des institutions insulaires. Nous déplorons l’absence d’exécutif légal depuis bientôt quatre mois ; ce qui rend nul et non avenu tout acte administratif posé par les commissaires en exercice». Le divorce semble donc consommé entre le gouverneur et les parlementaires insulaires dans la mesure où chaque partie renvoie la responsabilité à l’autre en ce qui concerne la paralysie des projets de développement de l’ile. Présent dans l’hémicycle, le directeur de cabinet du gouverneur, Mohamed Abdoulwahab, a réagi à chaud. «La première chose qui saute aux yeux, c’est que les conseillers qui contrent le pouvoir sont soudés et unis. Le gouverneur a reçu une note affirmant que la  session allait se fermer ce matin. Il m’a chargé de venir assister à la fermeture et de lui en faire un briefing. Lui seul saura ce qu’il faudra faire pour donner suite à ce rejet», a-t-il dit.

Cette session budgétaire a vu le renouvellement du bureau du conseil et des trois conseillers qui vont représenter Ngazidja à l’Assemblée nationale. Pour ces derniers, il s’agit de Salami Mohamed, Soilihi Ali Omar et Omar Hamidou. Mais, à peine terminées, ces élections font déjà l’objet de contestations.

 

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