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Des élections partielles et une multitude d’interrogations

Des élections partielles et une multitude d’interrogations

Politique | -

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Plus de 4 mois après l’arrêt de la Cour qui a déchu Erdine Soula de son mandat de conseiller de l’île de Ndzuani, lequel a exigé la tenue d’élection partielle dans un délai raisonnable de 30 jours, la 35ème circonscription n’a toujours pas de représentant. Pire, aucune date n’a encore été retenue malgré l’arrêt de la plus Haute Cour.

 

Une élection partielle devrait intervenir à Ndzuani depuis la déchéance d’Erdine Soula de son mandat de conseiller de l’île, élu de la 35ème circonscription électorale. Dans son arrêt, la Cour constitutionnelle a évoqué le délai raisonnable de 30 jours pour remplacer l’élu déchu, mais depuis 4 mois sont écoulés.

Le ministère de l’Intérieur soutient que la Commission électorale nationale indépendante «a fait son boulot, même s’il y a quelques améliorations à faire,  à savoir proposer un agenda et un budget pour la tenue des élections partielles de la 35ème circonscription et de la commune de Mboinkou». Le directeur de cabinet du ministère en charge des élections démontre, cependant, que «la situation qui prévaut à la Ceni,  qui est limitée dans ses marges de manœuvres et de crédibilité d’action, ne nous incite pas à aller plus vite». 

Même si la présomption d’innocence doit être respectée, il faut sans doute rappeler que  le président de l’institution en charge des élections, son secrétaire général, l’ancien comptable et le commissaire chargé de la logistique avaient été placés en détention provisoire à la suite du rapport de la Cour des comptes de 2015 qui faisait état de dépenses non justifiées de l’ordre de 153 millions.

Mais depuis un temps, le président et le secrétaire général jouissent d’une liberté sous caution, toutefois la crédibilité de l’institution est sérieusement écornée, du moins aux yeux de l’opinion. Toujours est-il que l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle l’année dernière n’a pas été exécuté. Et la 35ème circonscription électorale attend toujours d’être représentée au parlement insulaire de Ndzuani. 

 

«Même si la Cour a dit dans son arrêt qu’il fallait organiser les élections dans un délai d’un mois, il y a des paramètres de plusieurs ordres qui ne sont pas à négliger», dira notre interlocuteur. Ce dernier reconnaît, néanmoins, que «le budget  de 50 millions n’est pas gros et qu’il pourrait même être revu à la baisse». Au-delà, le directeur de cabinet du ministère en charge des élections estime que ce n’est pas à eux d’imposer leur cadence à la machine judiciaire.

Peut-être bien mais il faut bien respecter la constitution. A cela, il répondra que  «je reste persuadé que si la situation judiciaire n’évolue pas vite, nous  chercherons une alternative pour nous assurer des élections crédibles,  en forgeant  un consensus autour des parties prenantes  pour une adhésion aux résultats des élections», avancera  Anzaouir Ben Alioiou.

Mais encore ? «Je rappelle que lors des dernières présidentielles, les acteurs électoraux s’étaient mis d’accord pour ne pas utiliser les procurations pourtant prévues par la loi ; nous ferons en sorte, par contre, de respecter le cadre légal», a-t-il cependant déclaré. 

Il ajoutera aussitôt «qu’au regard des derniers événements qui viennent de se dérouler, c’est une décision qui doit intervenir dans les délais les plus raisonnables possibles». C’est-à-dire ?  «Un délai acceptable».  Mais encore ? «La 35ème circonscription aura son représentant ainsi que la commune de Mbwanku, cela fait partie des objectifs assignés à notre ministre pour l’année 2017».  Sauf que d’avril à décembre, il y a 8 mois à franchir.

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