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Institution : Ridja demande d’en finir avec la «tournante»

Institution : Ridja demande d’en finir avec la «tournante»

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Pour Saïd Larifou, le projet d’émergence que porte le président de la République ne peut devenir réalité que lorsqu’on procède à des reformes institutionnelles d’envergure, notamment la reforme de la Constitution, pour mettre définitivement fin à la tournante. Il estime que ce système de présidence tournante, applicable aux Comores depuis 2002, n’est pas de nature à favoriser le développement du pays.

 

Un an après l’élection du président Azali Assoumani, le Rassemblement pour une initiative de développement et une jeunesse avertie (Ridja) a tenu, le jeudi 4 mai, une conférence de presse au restaurant Le Select pour «dresser le bilan» du nouveau régime et faire part de sa vision de «l’émergence», chère au chef de l’Etat.

«L’émergence, oui et nous la soutenons, mais nous demandons des réformes institutionnelles et administratives», a déclaré Me Saïd Larifou, leader du parti.
Selon lui, en un an, le chef de l’Etat a posé plusieurs actes significatifs qui démontrent une volonté de changement, notamment dans le secteur de l’énergie, le lancement de certains chantiers routiers, le projet de construction d’un hôpital national de référence ou encore la révision à la baisse de certains produits de première nécessité. «Je ne peux que saluer ces initiatives et apporter mon soutien à cette vision du chef de l’Etat», dit-il.

Le leader du Ridja a toutefois souligné certains «points noirs» de ce bilan, notamment le licenciement «arbitraire» de plus cinq mille jeunes, la dissolution de la commission anticorruption, la reconduite des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), «alors qu’ils sont accusés de détournements de fonds», mais aussi la violation des procédures dans l’acquisition des groupes électrogènes.

Pour Saïd Larifou, le projet d’émergence du président ne peut devenir réalité que lorsqu’on procède à des reformes institutionnelles d’envergure, notamment la reforme de la Constitution, pour mettre définitivement fin à la tournante. Il estime que ce système de présidence tournante, applicable aux Comores depuis 2002, n’est pas de nature à favoriser le développement du pays.

«Après avoir terminé le cycle de cette tournante, on a tiré la conclusion selon laquelle ce système ne fait que plomber nos finances publiques au profit de certaines personnes, et nous lançons un combat politique pour sa mise à terme. Nous ne soutenons personne, mais nous adhérons à cette vision de l’émergence des Comores.

Et si demain le successeur du président Azali souhaite poursuivre ce chemin de l’émergence, nous le soutiendrons pour  l’intérêt de la population», a-t-il dit. A la question de savoir si le Ridja serait prêt à répondre à un éventuel appel du chef de l’Etat, Me Larifou a répondu : «Pendant des années, j’ai oeuvré, avec mes propres moyens, pour développement des Comores. Si aujourd’hui, le président me donne la possibilité d’utiliser les moyens de l’Etat au service de ce même idéal, je ne pourrais que l’accepter».


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