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Les commissaires de Ngazidja devant la presse : La réponse du berger à la bergère

Les commissaires de Ngazidja devant la presse : La réponse du berger à la bergère

Politique | -

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Au sujet de l’arrêté portant exécution du budget non adopté par les conseillers, le commissaire aux Finances, Said Ahamada, s’est basé sur l’article 41 de la loi statutaire pour justifier le bienfondé de son texte. A l’en croire, «la loi permet au gouverneur de disposer ne serait-ce que du quart de ce budget pour assurer le fonctionnement des institutions».

 

Au lendemain de la conférence de presse conjointe des maires et conseillers de Ngazidja, au cours de laquelle ils ont fustigé la gestion de l’île par l’actuel locataire de Mrodju, les commissaires de Ngazidja et le conseiller privé de Hassani Hamadi ont tenu à s’expliquer sur les reproches qui leur sont jusqu’ici adressés. 

>> Lire aussi : Crise politique : Tirs groupés des maires et conseillers de Ngazidja contre le gouverneur

«Nous avons organisé cette conférence pour dissiper les malentendus et les mauvaises interprétations des conseillers et des maires concernant le budget de l’île et de toute l’action du gouvernorat. D’abord, il faut que tout le monde sache qu’il s’agit d’un budget prévisionnel et que personne ne l’a touché.

Ces 8 milliards destinés aux communes sont repartis en deux chapitres, soit plus de 3 milliards pour le fonctionnement et un peu plus de 4 milliards pour les investissements. Avec l’Union, nous avons un budget unique, exécutoire sur l’ensemble du territoire. Passer par le conseil de l’île était simplement une forme de respect», a déclaré  le conseiller privé.

Mauvaise interprétation

Selon lui, la polémique porte particulièrement sur l’utilisation du budget d’investissement. Et d’annoncer que c’est le conseil régional, un nouvel organe que le gouverneur de Ngazidja entend mettre en place, auquel va revenir la gestion de ce budget.

«La création d’une structure administrative est une prérogative reconnue au gouverneur. Par conséquent, il estime que la création du conseil régional pour accompagner les investissements dans les régions est nécessaire. Les communes ne se valent pas puisqu’il y a le facteur de la population et du nombre d’activités», a-t-il ajouté.

Au sujet de l’arrêté portant exécution du budget non adopté par les conseillers, le commissaire aux Finances, Said Ahamada, s’est basé sur l’article 41 de la loi statutaire pour justifier le bienfondé de son texte. A l’en croire, «les textes permettent au gouverneur de disposer ne serait-ce que du quart de ce budget pour assurer le fonctionnement des institutions».

Les conférenciers sont revenus longuement sur la motion de censure. Pour eux, tout le monde accepte cette motion, mais, disent-ils, aucune disposition légale ne prévoit un quelconque délai pour mettre en place un nouvel exécutif. «Le délai de 48 heures pour que le doyen des commissaires remette la démission collective n’a aucune base légale et n’est mentionné nulle part.

Jusqu’à preuve du contraire, nous demeurons les commissaires, nous travaillons et nous sommes payés par le gouvernement central. En attendant l’arrêté qui officialise notre remplacement, nous sommes les commissaires.

Un peu de patience, le renouvellement de l’exécutif est imminent», a confié Said Ahamada. Et d’ajouter qu’«on ne veut pas qu’on nous considère comme des freins au développement de Ngazidja. Nous préférons être dans le rôle de l’accusateur que celui de l’accusé. Le gouverneur nommera prochainement d’autres commissaires et nous les accompagnerons pour le bien de Ngazidja».

Revanche salée

Revenant sur les relations orageuses entre le Conseil de l’île et le gouvernorat, le commissaire à l’Environnement Mohamed Abdou Mlanao n’y est pas allé avec le dos de cuilère : «Lors de l’ouverture de la session du budget rectificatif, les conseillers ont clairement dit que la motion de censure était finie et que tout était pardonné pour repartir sur des bases saines.

Ils ont également vanté les mérites de ce budget qu’ils ont rejeté  en expliquant qu’ils n’ont jamais vu un budget aussi ambitieux. On se demande pourquoi ce revirement. En réalité, avec l’ancien régime, ils n’ont jamais eu à travailler sur des projets et un budget aussi importants pour le développement insulaire. Par conséquent, ils ont décidé de tout bloquer et font le nécessaire pour y arriver».

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