Faire des Comores, un pays émergent à l’horizon 2030, la vision du chef de l’Etat a été expliqué hier, mardi, aux Comoriens. L’action entre dans le cadre des festivités marquant le premier anniversaire de l’accession du président Azali Assoumani à la magistrature suprême.

Dans un premier temps, le professeur Zilé Soilihi a décortiqué et expliqué le concept d’émergence qui, selon lui, sous-entend pour un Etat le passage d’un niveau de sous-développement à un autre, économiquement supérieur.

Et d’ajouter que pour atteindre cet objectif, chaque pays dispose de son système de cheminement. «L’émergence consiste à définir un plan d’action et une stratégie de croissance, puis à se donner les moyens d’y parvenir », a-t-il dit.

Il a cité l’exemple de certains pays africains dits «émergents» et comment ils ont procédé pour y arriver. Le Nigeria a su compter sur ses matières premières, l’Afrique du Sud et l’île Maurice sur le tourisme, l’Egypte sur son capital humain et l’Algérie sur le gaz et le pétrole.

Et de se poser ensuite la question : comment les Comores comptent-elles faire pour atteindre cet ambitieux objectif d’émergence ? Il a fait part des leviers essentiels sur lesquels les autorités comoriennes entendent justement s’appuyer.

Outre les infrastructures routières, maritimes et aéroportuaires, il a aussi parlé de l’énergie, de l’eau, de l’amélioration des systèmes de santé et d’éducation, mais aussi de l’innovation et de ce qu’il appelle «la transformation digitale.» Autre élément crucial du processus : la bonne gouvernance de l’Etat.

Mais, pour Zilé Soilihi, le point de départ de ce long voyage vers l’émergence, c’est l’augmentation du taux de croissance à plus de 5%, et la gestion rigoureuse des recettes publiques.

«Les acteurs de cette politique d’émergence sont multiples, à commencer par l’Etat, les collectivités décentralisées, les villes, les sociétés d’Etat, le secteur privé, les Ong et le monde éducatif. L’émergence à l’horizon 2030 est possible et j’y crois», conclura-t-il.

Le président de la République a salué l’exposé du professeur Zilé. «Nous devons aller plus loin que nos parents et oser rêver. C’est pourquoi nous avons cette ambition de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030», a-t-il dit. Et d’ajouter que pour cela, «nous avons besoin de deux à trois choses : les ressources humaines, le savoir et la santé.

Les pays émergents ne le sont pas devenus grâce au pétrole, mais à la qualité de leurs ressources humaines. Et l’émergence n’est pas un rêve, mais quelque chose de possible et nous pouvons y arriver.»