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Conflit institutionnel à Ndzuani : les conseillers de l’opposition demandent des «clarifications» au gouverneur Salami

Conflit institutionnel à Ndzuani : les conseillers de l’opposition demandent des «clarifications» au gouverneur Salami

Politique | -

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Depuis le début du mandat du gouverneur Salami, la mésentente au sein du Conseil de l’île et avec l’exécutif  est bien réelle. Elle est montée d’un cran lors de la dernière session de janvier. Le chef de l’exécutif insulaire, à qui les neuf élus de l’opposition ont adressé un courrier, se serait montré préoccupé de la situation et compte aussi organiser une entrevue avec eux prochainement.

 

Dans une «requête aux fins de clarifications», adressée au gouverneur de Ndzuani lundi dernier, 20 mars, par les neufs élus de l’opposition au parlement insulaire, il est fait mention d’une «crise» qui «existe dans les rapports entre l’exécutif et le Conseil de l’île».  Les auteurs de la lettre disent, toutefois, espérer un «règlement à l’amiable et rapide», afin de «prévenir des contentieux dont la population sera la première victime».

Selon l’un de ces conseillers, le gouverneur se serait montré préoccupé par ce rappel à l’ordre, et leur aurait envoyé un de ses conseillers pour tenter d’aplanir les divergences et organiser une entrevue avec eux dans les prochains jours.

D’après la même source, l’idée de l’entrevue a été accueillie à bras ouverts, mais avec toutefois cette condition : que l’autre camp, à savoir les neuf autres conseillers du parti au pouvoir, Juwa, y prennent part.  «Nous souhaitons un débat contradictoire, un face-à-face, pas de la médisance», nous a-t-elle expliqué.

La mésentente au sein du Conseil de l’île et avec l’exécutif  est en effet bien réelle. Elle date de depuis le début du mandat du gouverneur Salami, et elle est montée d’un cran lors de la dernière session de janvier.

Dans la missive, les opposants du gouverneur ont en effet énuméré leurs griefs. Ils y relèvent notamment un «calendrier» des travaux de la session «non respecté», une session extraordinaire pour l’adoption du budget «faite en violation de la procédure», ou encore une «discrimination de traitement» des élus. «Il est inadmissible qu’une partie des conseillers soient payée en dénigrant l’autre (sic).

Ce faisant, l’exécutif pose les bases d’une division de nature à nuire aux intérêts de la population de Ndzuani», précise la lettre. Pourtant, à bien scruter l’horizon, il n’est pas tout à fait certain, malgré ce que prétend notre source, que le gouverneur Salami cède du terrain à ses opposants.

Car tout en prévoyant de les rencontrer, mais d’un autre côté il chercherait le moyen de briser une fois pour toutes cette force gênante, consolidée par l’absence de majorité au Conseil, due à la déchéance en décembre dernier du dixième conseiller de Juwa, Erdine Soula. 

C’est donc ainsi qu’il ne reste plus à  Dar-nadjah qu’à racoler une partie du groupe, et le premier des neufs à mordre à l’hameçon serait le conseiller de Koni, Abdoulkarim Youssouf. D’après une source de l’entourage direct du gouverneur, ce dernier, reçu à Dar-nadjah ce mercredi, aurait accepté de quitter le navire de l’opposition  contre la promesse de faire partie des trois conseillers qui seront désignées pour siéger a l’Assemblée nationale cette année.


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