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Litige entre Anacm et Ab-Aviation : ‘‘L’Anacm nous a cachés de nombreux éléments du dossier’’

Litige entre Anacm et Ab-Aviation : ‘‘L’Anacm nous a cachés de nombreux éléments du dossier’’

Politique | -

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Certains députés ont réagi lundi aux propos du conseiller politique du chef de l’Etat. Soulaimane Mohamed accuse directement l’Anacm de leur avoir caché de nombreux éléments du dossier. ‘‘Elle nous a dit qu’il s’agissait d’un problème purement financier, lié au recouvrement de ses redevances auprès de la compagnie Ab-Aviation. Et aujourd’hui, on apprend qu’il y a aussi des aspects techniques et juridiques auxquels il faudrait trouver encore des réponses», regrette-t-il.

 

Et c’est reparti pour un nouveau tour ! On croyait qu’avec la mise en place, par la présidence de la République d’une commission de médiation chargée de ‘‘vider le contentieux’’ entre la compagnie Ab Aviation et l’Anacm, tout allait rentrer dans l’ordre.

L’un de ses membres, le conseiller privé du chef de l’Etat, Said Abdallah Cheikh Soilihi, avait d’ailleurs assuré à Al-watwan, il y a quinze jours, que ce conflit, qui dure depuis déjà trois mois, allait être réglé…en une semaine.

Vous avez dit excès d’optimisme ! Rien ne dit aujourd’hui que les deux parties vont un jour pouvoir trouver un terrain d’entente tant les membres de cette commission, au lieu d’être neutres et impartiaux, c’est-à-dire jouer le rôle d’arbitre, n’hésitent pas à prendre ouvertement position pour accabler l’un ou l’autre protagoniste. 

Dans une longue tribune publiée hier dans nos colonnes, Ibrahim Hissani Mfoihaya invoque, en effet, les conventions internationales et des raisons sécuritaires pour justifier le refus de l’Anacm de délivrer le Permis d’exploitation aérienne à Ab-Aviation.

Mais, certains députés, qui s’étaient auparavant saisis de ce dossier sans avoir pu dénouer la crise, ont réagi lundi aux propos de ce conseiller politique du président. Soulaimane Mohamed accuse directement l’Anacm de leur avoir caché de nombreux éléments du dossier.

‘‘Elle nous a dit qu’il s’agissait d’un problème purement financier, lié au recouvrement de ses redevances auprès de la compagnie Ab-Aviation. Ce qui nous a permis d’approcher les deux parties pour trouver une solution et permettre à Ab-Aviation de reprendre ses activités.

 

Grâce à notre implication, un protocole d’accord a même été signé. Et aujourd’hui, on apprend qu’il y a aussi des aspects techniques et juridiques auxquels il faudrait trouver encore des réponses, alors que nous nous étions déjà engagés dans un protocole d’accord», regrette-t-il.

Le député Soulaimane Mohamed a précisé qu’en leur qualité de représentants de la nation, ils ont, d’une part, l’obligation d’aider l’Anacm à assurer sa mission en matière de sécurité aérienne, et, d’autre part, de sauver une société privée de droit comorien d’une mort clinique.

«Le choix du gouvernement est clair dans ce domaine ; il n’envisage pas d’investir directement dans le secteur du transport aérien. Il préfère que ce soit des entreprises privées. Nous sommes donc devant un dilemme», estime l’élu de Hamahamet-Mbwanku.

Par rapport à la motion parlementaire contre le directeur général de l’Anacm, il a répondu que ‘‘on espère que d’ici l’ouverture de la prochaine session, des évolutions notables sur cette situation puissent être enregistrés pour empêcher le vote de cette pétition’’.

A la question de savoir si cela entrait dans leur champ de compétences, il a rappelé que les députés avaient deux missions, dont l’une consiste à voter des propositions et des projets de lois et l’autre à contrôler l’action gouvernementale.

«De ce fait, nous sommes appelés à diligenter des enquêtes auprès des ministères, et quand on parle de ministères, on parle des directions de chaque ministère. Si les députés se sont saisis de ce problème, c’est parce que c’est un département du ministère des Transports».  Et de conclure: «cette législature apporte beaucoup d’innovations et certains ne sont prêts à voir les députés agir de la sorte».

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