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Loi sur la citoyenneté économique : Faut-il l’abroger, la suspendre ou l’améliorer ?

Loi sur la citoyenneté économique : Faut-il l’abroger, la suspendre ou l’améliorer ?

Politique | -

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Le secrétaire général du Radhi, Houmedi Msaidié, propose aux parlementaires de se servir de leurs prérogatives pour mener une enquête sérieuse à partir des pistes révélées par les différents rapports, et ce avant de songer à l’abrogation de la loi. Il a cité le rapport accablant de la cour des comptes à ce sujet ainsi que les soupçons qui pèsent sur certaines personnes.

 

Le vice-président de l’Assemblée nationale, Dhoulkamal Dhoihir, a convoqué hier, jeudi 11 mai, les acteurs de la société civile et les partis politiques pour les tenir au courant de son texte portant abrogation de la loi sur la citoyenneté économique. Il a tout d’abord rappelé les raisons qui l’ont conduit à prendre cette initiative.

 


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S’il reconnait que le combat risque d’être compliqué, vu surtout les pouvoirs limités du parlement, il a tout de même demandé aux uns et aux autres de le soutenir pour, dit-il, stopper la dégradation de l’image des pays à l’extérieur.

«Cela fait presque dix ans depuis que notre pays s’est embourbé dans cette affaire qui, à l’origine, devait améliorer notre situation financière. Force est de constater que les choses sont restées en l’état.

Il y de nombreuses zones d’ombres autour de cette histoire. C’est pour cela que je demande la contribution de chacun d’entre vous pour la manifestation de la vérité», a-t-il déclaré.

 

Il y a urgence

Au cours des échanges, nombreux sont ceux qui ont dit adhérer à la procédure d’abrogation pure et simple de cette loi.  Car, selon eux, ce texte permet à certains de se remplir tranquillement les poches au détriment de l’Etat.

C’est notamment l’avis de Mahamoud Ali Mohamed, patron de l’entreprise Cbe, qui estime qu’il faut vite «arrêter l’hémorragie», c’est-à-dire suspendre l’application de la loi, avant de penser à poursuivre les éventuels coupables.

Mais, pour d’autres, la loi en soi n’est pas condamnable ; certains pays disposeraient d’un texte similaire. Le mal viendrait, à leurs yeux, de l’usage qu’on en fait et des responsables qui avaient jusqu’ici la charge de gérer le mécanisme.

Le secrétaire général du Radhi, Houmedi Msaidié, lui, appelle plutôt les élus à se servir de leurs prérogatives pour mener une enquête sérieuse à partir des pistes révélées par les différents rapports, et ce avant de songer à l’abrogation de la loi.

Il a cité le rapport accablant de la cour des comptes à ce sujet ainsi que les soupçons qui pèsent sur certaines personnes. L’ancien ministre a aussi rappelé l’affaire relative à la vente de 700 passeports, qui dort dans les tiroirs.

 

L’abrogation mettra-t-elle fin à la vente ?

Pour le député Oumouri M’madi, le parlement ne dispose pas de pouvoirs aussi élargis qu’on a tendance à le croire. «Donc, nous ne pourrons rien faire que demander son abrogation», dira-t-il.

Jusqu’ici, malin est celui qui oserait dire le nombre de passeports vendus dans le cadre de ce projet de citoyenneté économique. Officiellement, on parle de 14 700 passeports, mais aucun gouvernement n’a jamais confirmé ce chiffre.

Quid de ceux vendus en catimini ? Le  secrétaire général de la Confédération des travailleurs comoriens (Ctc), Salim Soulaimana, a précisé que de nombreux pays ont vendu leur citoyenneté et ont pu tirer un meilleur bénéfice. Et s battre pour faire la lumière sur ce dossier serait, pour lui, la solution idéale.

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