L’Association comorienne contre le cancer chez la femme (Accf) a tenu une conférence de presse le samedi 27 septembre, pour lancer officiellement la septième édition de la campagne « Octobre rose ». Sa présidente, Zahara Abdallah, a tout d’abord rappelé que c’est en 2019 qu’ils ont lancé les campagnes dites « Octobre rose », axée sur la sensibilisation autour du cancer du sein chez la femme et le dépistage. Aux côtés de nombreux membres actifs de cette association, la présidente a rappelé que le cancer du sein est le cancer le plus «fréquent chez la femme, et la première cause de mortalité par cancer»¸ insistant toutefois sur le fait que «diagnostiqué à un stade précoce, il peut être guéri dans plus de 90% des cas». A l’occasion, Zahara Abdallah a dressé le bilan de son association depuis qu’elle a commencé ses activités en 2019.
«En six ans, les actions de sensibilisation et de dépistage ont permis d’obtenir des résultats encourageants. On a pu organiser 127 causeries organisées dans diverses localités sur le territoire national, réaliser 2 492 mammographies et échographies mammaires dont 1367 financés directement par l’Accf, soit 54,85%»¸a rappelé la présidente. L’Accf a suivi 30 patientes depuis 2023, dont 4 sont malheureusement décédés. Elle offre en moyenne 150 consultations par campagne.
Dans la foulée, Zahara Abdallah a fait part des défis auxquels son organisation fait face dans son quotidien, citant à cet effet, la suspension de la convention sanitaire avec Maurice depuis près de deux ans, et qui, selon elle, «constitue une entrave majeure à l’évacuation des malades». Et de lancer un appel pressant aux pouvoirs publics pour sa réactivation, tenant compte de l’urgence de la situation, étant donné que «plusieurs patientes attendent toujours».
Des défis bien plus impactants
Par la voix de Zahara Abdallah, l’Accf a décrié le manque criard de service spécialisé dans la prise en charge du cancer, appelant les autorités de santé à s’impliquer davantage pour garantir la dignité et l’accompagnement des patientes. L’absence de laboratoire d’anatomopathologie devant assurer le dépistage et la réalisation d’analyses complémentaires fait que les échantillons sont envoyés à l’étranger avec des coûts importants. A noter qu’à l’hôpital El-Maarouf, il y avait un anatomopathologiste qui n’y travaille malheureusement plus. L’Association comorienne contre le cancer chez la femme exhorte les autorités de santé à prendre en compte toutes ces recommandations pour le bien de tous.
A noter que l’Accf prendra en charge comme à chaque campagne, les frais de mammographie pour les patientes de Mwali, île toujours dépourvue de centre d’imagerie. Pour ce qui est des nouvelles perspectives que porte cette association, il y a la signature d’une convention avec l’Inrape (Institut national de recherche en agriculture, pêche et environnement) pour mutualiser les compétences et les ressources, la création d’une antenne Accf en France, le lancement d’un site internet pour renforcer la visibilité et l’interaction avec le public et l’acquisition de deux bustes pédagogiques pour l’apprentissage de l’autopalpation.