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Chri de Samba-Nkuni : La direction suspend six infirmiers de leur fonction

Chri de Samba-Nkuni : La direction suspend six infirmiers de leur fonction

Santé | -

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Le malheur de ces infortunés prend sa source à la grève du personnel du Chri au mois de février dernier. Il réclamait le paiement de six mois d’arriérés de salaires et de primes de gardes. Le débrayage avait paralysé l’établissement pendant un mois.

 

Six infirmiers du Centre hospitalier de référence insulaire (Chri), sis à Samba-Nkuni au centre de Ngazidja, sont sous le régime d’une suspension depuis le 11 avril. Ben oumouri Kari, le décideur, accuse ces infirmiers de «perturbation au fonctionnement de l’établissement » et « d’abandon de fonction». Effets immédiats de la suspension : «les gardes des services de chirurgie et urgence n’ont pas été assurées la nuit du 10 au 11 et celle du 11 au 12 avril dernier».

Tout le mal de ces infortunés prend sa source à la grève du personnel du Chri au mois de février dernier. La réclamation du paiement de six mois de salaires et de primes de gardes avait conduit le personnel à déposer un préavis de grève et le débrayage a paralysé l’établissement pendant un mois.

Suite aux discussions de sortie de crise entre l’administration et le personnel, un compromis a été trouvé et le ministère de la Santé a versé quatre mois de salaires, le 16 février. La direction de l’établissement a sollicité un moratoire jusqu’au 28 février, date à laquelle elle a payé deux mois de primes de gardes en attendant le retour du directeur administratif et financier du ministère de la Santé, qui était en déplacement à l’étranger.

La grève sera suspendue à cette date du 28 février. Mais jusqu’au 4 avril, le personnel n’a rien vu venir de complément. La commission du personnel paramédical adressera un courrier annonçant un arrêt des gardes à partir du 10 avril, conformément à l’accord du 28 février que la direction de l’hôpital n’a pas respecté.

L’infirmier Ali Mmadi Mouanwiya, le chef de la commission du personnel paramédical du Chri, a témoigné qu’à la date du samedi 8 avril le directeur n’avait pas réagi à leur courrier et ainsi certains agents ont suivi le mot d’ordre de la commission, pendant que d’autres ont assuré la garde. «Ce qui a conduit à la suspension des six infirmiers qui n’ont pas assumé la garde», affirme-t-il. Mouanwiya soutient, à cet effet, que «le travail normal a été effectué de 8 h à 14 h, mais ce sont les gardes qui n’ont pas été assurées par certains».

Selon toujours Mouanwiya, des discussions ont été entreprises entre les majors des services et le directeur dans l’après-midi du mercredi 12 avril et un compromis de suspension de la grève jusqu’au 15 avril a été trouvé. Mais en fin de journée, vers 17 h, le directeur a sorti la note de suspension des six infirmiers. «Le directeur a joué un tour aux majors», soutient Mouanwiya.

Jeudi dernier, rapporte encore notre interlocuteur, le président du conseil consultatif a eu des discussions avec le directeur du Chri et ce dernier aurait demandé que le personnel suspendu lui adresse une «lettre de reconnaissance des faits».  «Nous avons fait la lettre de reconnaissance des faits que nous avons adressé à toutes les instances concernées», affirme Mouanwiya.

Il précisera que «dans cette lettre nous avons expliqué et justifié notre action, mais nous n’avons pas demandé des excuses car nous sommes dans notre droit ; maintenant nous attendons la réaction du ministère pour voir où cela va aboutir».

Le chef de la commission du personnel paramédical souligne, en outre, que «même s’il y a des collègues qui ont désisté à cause des intimidations et par crainte de licenciement, nous sommes dans nos droits et nous ne pourrons pas reprendre le travail sans voir une note de levée de suspension, malgré la demande du major de  service».
A noter qu’à ce jour, le personnel employé au Chri de Samba-Nkuni réclame, en tout, 6 mois de primes de gardes et deux mois de salaires impayés.
    

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