Autre lieu, même discipline : au centre hospitalier de Hombo, «ceux qui ne portent pas leurs masques n’y sont pas les bienvenus», à en croire le directeur insulaire de la santé, Mohamed Salim Hafi. Le fait est que la situation du Covid-19 dans l’île devient inquiétante : selon ce dernier, du 31 décembre dernier au vendredi 7 janvier, 37 cas positifs de la pandémie ont été confirmés dans l’île.
Jusque-là, le décompte hebdomadaire du ministère de la Santé dépassait rarement une dizaine de cas dépistés dans cette île. Et le directeur de préciser que «ces 37 cas sont repartis dans toute l’île, aucune région n’est épargnée».Mais à ce jour, il n’est pourtant pas sûr que tout le monde à Anjouan a pris la mesure de la situation, au même titre que la mairie de Mutsamudu, l’hôpital de Hombo, la Société nationale des Postes et des Services financiers –Snpsf ou quelques autres établissements qui se sont alignés au respect strict des mesures barrières. «Ici à Mutsamudu, dans les établissements scolaires, le port du masque est respecté, mais ailleurs c’est pas le cas.
J’ai enseigné ce matin à Ouani, et là-bas il n’y a pas cette rigueur», confie un enseignant de philosophie, rencontré le samedi après-midi à la place M’roni. Et comme par enchantement, au même moment de notre échange un message du ministère de la Santé atterrit dans nos téléphones, enjoignant les parents d’élèves de s’assurer de la bonne santé de leurs enfants avant de les envoyer à l’école…Il n’y a pas que dans les écoles où les gestes barrières sont négligés. En réalité, très peu de gens et très peu d’endroits les observent encore. Dans les deux principaux marchés de Mutsamudu, c’est à peine si on aperçoit un homme «masqué»». Et ces jerricanes d’eau chlorée qui ornaient jadis les entrées, ont disparu.
Dans le transport en commun et dans les mosquées, même constat. D’où l’urgence d’une sensibilisation de la population, comme l’a déjà prévue la direction insulaire de la promotion du genre. Celle-ci a organisé une réunion ce samedi, avec l’association Jeunes leaders pour la paix, «pour voir comment organiser des réunions de sensibilisation pour la prévention du Covid-19 dans les localités», d’après un post Facebook de sa directrice, Sittina-Echat Salim.