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La santé de la femme : Les pertes blanches

La santé de la femme : Les pertes blanches

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Si ces leucorrhées sont beaucoup plus importantes, et ne sont pas bien traitées ou pas du tout traitées, ils peuvent contaminer les trompes et à ce moment, l’infection se localise au niveau des trompes et peut entrainer, à la longue, la stérilité», souligne le gynécologue.

 

Les pertes blanches ou leucorrhées sont des secrétions non sanglantes, provenant de l’appareil génital de la femme. C’est un motif de consultation très important et très fréquent. Quand on a des leucorrhées, cela peut vouloir dire beaucoup de choses, il faut absolument aller voir le médecin pour savoir de quoi il s’agit.
Selon le docteur Chakour Ahamed, il y a deux sortes de pertes blanches, les pertes blanches physiologiques et les  pathologiques.

Les pertes blanches d’origine physiologique

On peut avoir des secrétions physiologiques qui sont hormonaux-dépendants ayant une double origine. La première origine c’est la desquamation vaginale et la deuxième, c’est la glaire cervicale.

La desquamation vaginale : Le milieu vaginal est composé d’une phase liquide qui est riche en eau et en substance d’origine plasmatique. Ces éléments solides figurés du milieu vaginal sont formés de cellules vaginales exfoliées. 

Et c’est à partir de là, suivant le cycle, qu’on peut avoir une desquamation. Cela donne un Ph, acide, de 3,8 à 4. Ce Ph acide permet de protéger la femme. C’est la première barrière mécanique qui protège la femme contre toutes les infections sauf les mycoses.

La glaire cervicale : Elle est secrétée par l’épithélium cylindrique de l’entrée du col. «L’abondance de cette glaire, c’est entre le 8ème et le 15ème jour du cycle  chez une femme qui est bien réglée. La glaire est très abondante le jour de l’ovulation.

Elle peut même couler à travers la vulve ; des fois on peut être amené à mettre des serviettes hygiéniques. Ces secrétions gênantes quelques fois, n’occasionnent jamais des troubles fonctionnels.

Ces leucorrhées ne peuvent pas non plus irriter la vulve, le vagin ou le col. Elles ne sentent pas mauvais et ne nécessitent pas de traitement», souligne le gynécologue.

Les pertes blanches d’origine pathologique

Quand on parle de sécrétion pathologique, c’est l’infection génitale. Elle met en jeu trois facteurs. L’hôte (l’appareil génital de la femme avec ses moyens de défenses), les bactéries et le (ou les) facteur(s) de contamination.

«L’hôte est en rapport étroit avec la peau et l’anus. Au niveau du vagin, il y a un bacille de Döderlein. C’est le bacille le plus important qui entretient le vagin et qui est le facteur important de la flore vaginale constituant la première défense de la femme contre toutes les infections», explique le Dr Chakour.

Les bactéries : lorsque les barrières sont détruites, les bactéries peuvent monter et infecter soit l’appareil haut, soit en bas et entrainer des secrétions pathologiques qui vont être appréciées par  la couleur, l’odeur et la quantité.

«Ou bien il y a une atteinte du bacille de Döderlein, ou bien il y a une infection par des bactéries, entrainant ces pertes qui ne sont pas sanglantes, mais avec une odeur, une couleur anormale, une quantité énorme et des irritations».

Les facteurs de contamination : selon le praticien, s’il y a un agent de contamination, cela contamine soit le médecin, soit le partenaire sexuel, ou bien la femme elle-même.

Ces maladies sont la gonococcie, la chlamydia et les levures pour le partenaire sexuel. Et pour le médecin, quand il fait les manœuvres vaginales ou dans le post-partum, il peut être contaminé par ces secrétions.

L’infection peut se propager par diffusion et par voie muqueuse. «On peut aussi avoir une infection ascendante. Si ces leucorrhées sont beaucoup plus importantes, et ne sont pas bien traitées ou pas du tout traitées, ils peuvent contaminer les trompes et à ce moment, l’infection se localise au niveau des trompes et peut entrainer, à la longue, la stérilité», souligne le gynécologue.

L’examen d’une femme qui consulte pour les leucorrhées, c’est le prélèvement vaginal ; elle peut être amenée à faire le frottis cervicaux-vaginal. Et le traitement  est symptomatique en fonction du germe.

«Quand la femme est enceinte, parmi les premiers signes dont elle peut s’apercevoir, c’est les pertes blanches. Une femme qui a des retards des règles et qui voit des pertes blanches inodores, et non irritables, il faut des fois penser à la grossesse.  C’est un signe indirect», conclut Chakour Ahamed.


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