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Cour d’assises I Moussa Mohamed Moudjahid condamné à 7 ans de prison

Cour d’assises I Moussa Mohamed Moudjahid condamné à 7 ans de prison

Société | -   Abdou Moustoifa

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L’ancien responsable de la Banque de développement des Comores (Bdc) a été reconnu coupable pour des faits d’agressions sexuelles. La partie civile avait réclamé une réparation de 2.5 millions de francs, somme accordée.

 

Comme annoncé dans nos colonnes, lundi, une série d’audiences se tient depuis mardi, devant la cour d’assises. Près de 21 affaires devraient être jugées d’ici le 28 juin, selon un programme dévoilé par le procureur général. Et parmi les affaires d’agressions sexuelles jugées avant-hier, des prévenus connaissent déjà leurs peines. C’est le cas de l’ancien directeur de Holo, Mohamed Moussa Moudjahid. Inculpé après des accusations d’agressions sexuelles sur une mineure de 15 ans, l’ancien directeur général par intérim de la Bdc a été condamné à 7 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 2,5 millions de francs.

Le parquet général avait demandé une peine qui oscillerait entre 15 à 20 ans, citant l’article 302 du code pénal. Tout au long du procès, Moudjahid, vêtu d’un boubou blanc et d’un bonnet traditionnel, a nié les faits qui l’ont conduit devant la cour d’assises. «Je n’aurais jamais commis un acte pareil car la victime a le même âge que mes enfants. Je me suis toujours entendu avec sa maman qui est une nièce à moi. Il lui arrivait souvent de me confier sa fille. Et honnêtement j’ignore pourquoi on m’a collé cette accusation », s’est défendu l’accusé, dos derrière l’assistance qui était venue écouter les procès.

Moudjahid a nié les faits

Pendant les débats, il a été rapporté que la victime a déclaré avoir subi l’agression au bureau de celui qui se présente comme son grand-père. À la gendarmerie, la petite âgée de 15 ans, a raconté le déroulement de l’acte. Selon le récit livré par les membres de la cour, ce jour-là, la victime était tombée malade à l’école. «Sa mère n’étant pas disponible, Moudjahidi l’a conduite dans son bureau. La victime était sur le canapé quand Moudjahidi l’a rejoint et a commencé à la toucher l’épaule, puis les seins. Mais la petite a refusé. Il l’aurait fermée la bouche avant de la pénétrer», avait lu, le président de la cour. Une histoire rejetée par l’accusé qui a souligné que la petite passait toujours ses vacances chez lui avec ses enfants. L’ex-banquier a expliqué à la cour qu’il n’a jamais tenté de faire la moindre bêtise contre sa petite-fille. «J’aidais la maman, financièrement, j’achetais les fournitures scolaires de mes enfants et celles de la fille» a détaillé Moudjahid quand le président de la cour lui demandait de détailler la nature de ses liens avec la maman de la victime.


Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense, Me Djamal-Edine Bacar a rappelé que son client a toujours eu la garde de la fille. «Les occasions durant lesquelles ils se retrouvaient ensemble n’ont jamais manqué. Pourtant, il n’a jamais essayé de faire quelque chose de travers» a-t-il soutenu tout en critiquant l’absence de la mère et de la victime au procès. «Si mon client était un pervers, il n’aurait jamais été pressenti pour diriger la Banque qui l’employait. On est arrivé jusque-là parce que la petite pensait qu’en accusant son oncle de l’avoir pris sa virginité, le soir où sa maman lui réprimandait pour avoir traîné dehors, tout se tasserait. Ce fut l’élément déclencheur», croit savoir son avocat.

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