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Escroquerie présumée : Les représentants du prédicateur religieux Djibril sonnent la charge

Escroquerie présumée : Les représentants du prédicateur religieux Djibril sonnent la charge

Société | -   Mohamed Youssouf

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Emprisonné depuis trois semaines, le prédicateur religieux Djibril ainsi que ses représentants n’avaient jamais pris la parole pour donner leur version. C’est désormais chose faite jeudi dernier. Les avocats en ont profité pour dénoncer les nombreuses versions de Moina Halima, qui accuse aujourd’hui Said Mohamed Djibril.

 

Devant la presse, jeudi dernier à l’hôtel La Grillade de Moroni, les avocats de Chaehoi M’madi, connu sous le sobriquet de Said Mohamed Djibril, ont tenu à apporter des précisions sur l’incarcération de leur client.

 


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Me Mahamoudou Ahamada et Me Said Issa ont, en effet, expliqué les raisons de l’arrestation et du séjour en prison de leur client, ainsi que les rebondissements qui ont émaillé cette affaire.

Cette dernière continue de défrayer la chronique. Tout commence en janvier 2012 avec la plainte de Moina Halima Andhumdine et l’ouverture d’une information judiciaire.

Celle-ci avait abouti à deux mandats d’arrêts (national et international) contre le prévenu qui se trouvait alors en France. Revenu aux Comores, Djibril est mis aux arrêts depuis le 27 mai sur la base d’une escroquerie et d’une complicité présumées.

Me Mahamoudou a tenu à remettre les faits dans leur contexte. «Malade et sans aucune solution, malgré la multiplication des rendez-vous médicaux, Moina Halima Andhumedine s’était présentée à mon client. Ce dernier lui aurait demandé de faire le sacrifice d’un bien de grande valeur», a-t-il dit.

Le prévenu aurait confié à son représentant, qu’il avait reçu trois colliers et plusieurs bagues qu’il se serait empressé de vendre avant de distribuer les gains aux nécessiteux.

 

De la mauvaise foi ?

Désormais guérie et particulièrement active, la plaignante serait revenue chercher l’or en prétextant que les deux parties avaient convenu la restitution du bien qui faisait l’objet du sacrifice.

À en croire les hommes en toge, ce qui jette le trouble dans cette affaire, ce sont les rebondissements à répétitions. 

En effet, l’avocat Me Mahamoudou disposerait d’un document qui parlerait de 3 kg d’or et d’un autre signé par un huissier qui mentionnerait 1.080 g.

Tous ces documents seraient  l’œuvre de la plaignante qui, selon toujours les dires de Me Mahamoudou, aurait demandé  la somme de dix millions pour régler l’affaire à l’amiable.

«Pour sauver son honneur, mon client a accepté de payer les dix millions exigés. Depuis la France, il a envoyé jusqu’à six millions à la famille de Moina Halima. Je ne pensais  pas qu’on puisse à un moment donné, revenir  en arrière pour demander la restitution d’un bien qu’on aura donné en sacrifice», a expliqué, pour sa part, Me Said Issa.

À la question de savoir pourquoi l’affaire en est venue à ce stade, les avocats estiment que Moina Halima est revenue en arrière et exigerait désormais qu’un gramme d’or soit évalué à 25.000 kmf.

Ils ont expliqué que la famille aurait même demandé la restitution de la somme  que Djibril avait perçu au titre de ses prestations pour la guérison de celle qui l’attaque aujourd’hui.

Les avocats ont, en outre, laissé entendre qu’en dehors des zones d’ombres qui entourent cette histoire, la famille de Moina Halima aurait montré une mauvaise foi manifeste.

À la base, selon Me Mahamoudou, il s’agissait d’une bonne action pour une malade qui peinait à guérir, mais au final, c’est Chaéhoi M’madi  (Djibril) qu’on traine aujourd’hui dans la boue en plus de faire de la prison. 

«Il faut retenir que jusqu’à présent mon client n’a pas été entendu par le juge. On me parle du mardi 21 juin prochain. J’avais demandé une libération sous caution, mais lundi dernier, j’ai reçu une réponse négative», a-t-il révélé.

À noter qu’entre les deux parties, il n’existerait aucun document, malgré les sommes et la valeur de l’or. Comme on dit, c’est la parole de l’une contre celle de l’autre.

«Mon client ne veut qu’une chose, payer les deux millions qui restent pour recouvrer la liberté», a conclu Me Mahamoudou. Plusieurs questions restent en suspens.

Combien de colliers auraient reçu l’accusé si l’on parle de 3 kilos ou de 1.080 g d’or sachant qu’il est rare de trouver un collier de 300 g ? Que cache la volte-face de Mona Halima qui aurait exigé dix millions avant de se raviser après avoir touché six millions ? Fallait-il emprisonner quelqu’un qui a remboursé six millions sur dix au risque de ne pas compléter le reste ?


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