Une mission de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) du Maroc est actuellement dans le pays pour présenter un système informatique qui devra permettre, une fois validé, au Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa) de suivre les programmes et les diffusions des radios et télévisions de la place. Il ne s’agit pas, selon Ali Moindjie, conseiller au Cnpa, de censurer les médias mais de veiller au respect de la déontologie du métier, des droits humains ou encore l’accès à l’information à l’ensemble des citoyens sans aucune discrimination.
Un avis partagé par le chef de mission et directeur de la Haca, Jamal Eddine Naji. L’intéressé explique qu’il ne s’agit pas de censurer mais de surveiller et évaluer les émissions proposées aux auditeurs et téléspectateurs, notamment en période d’élection. «Nous sommes dans la sphère de la régulation et non dans celle de la répression. Chaque média peut diffuser ce qu’elle veut mais dans le respect d’un cahier de charges qu’il aura au préalable signé». Depuis son siège, le Cnpa devrait donc «avoir un œil» sur l’ensemble des médias comoriens. Si le système de monitoring nécessite un accès à internet, le directeur de la Haca affirme que pour les médias qui ne sont pas sur la toile, l’autorité de régulation peut installer des systèmes d’enregistrement dans leurs locaux.
Ces données sont ensuite récupérées pour être traitées par l’autorité de régulation. Mais avant d’en arriver là, la Haca, une fois au Maroc, va se pencher sur la faisabilité de ce projet en tenant compte de la spécificité comorienne et soumettre un rapport technique détaillé accompagné d’une offre adressée au Cnpa.
C’est, une fois l’offre acceptée, que tout pourrait commencer. Jamal Eddine Naji affirme que si le Cnpa valide le projet, l’opérationnalisation du système devrait prendre une année. La Haca a déjà placé son système dans six pays africains et en Belgique. Ali Moindjié, de son côté, insiste sur la nécessité d’une telle technologie pour permettre au Cnpa d’exercer pleinement sa mission car pour l’instant «nous travaillons d’une façon artisanale. Nous devons nous rendre dans les locaux des médias pour avoir les bandes et on n’en a pas toujours accès. A cela s’ajoute des difficultés dans l’archivage des émissions».