Les opérateurs économiques se sont réunis, hier jeudi 10 juillet, au foyer Alwadi Lkomor de Moroni, pour la troisième fois, afin de dénoncer les nouvelles modalités de taxation aux douanes. Cette décision, formalisée dans une récente circulaire signée par le ministre des Finances, Ibrahim Mohamed Abdourazak, introduit plusieurs changements, notamment en matière de taxe sur la consommation, d’acompte sur l’impôt et de droits d’accise. Des ajustements qui ont eu un impact sur les droits de douane, la decision a été «jugée unilatérale et injustifiée par les acteurs du secteur privé».
Lors de cette rencontre, les représentants du secteur privé ont unanimement exigé l’annulation pure et simple de cette mesure. « Nous avons interpellé le ministère des Finances sur cette décision prise sans aucune concertation. Le président de la République a toujours prôné un dialogue constructif entre secteur public et secteur privé. Nous avons donc été surpris de constater qu’une telle décision ait été prise sans consultation préalable», a déclaré Hamidou Mhoma, vice-président de l’Opaco (Organisation patronale des Comores). Et de prévenir : «Le ministère a tenté de minimiser l’impact de cette hausse lors d’une conférence de presse, mais nous tenons à alerter les consommateurs : ce sont eux qui en paieront le prix fort.»
De son côté, Abdou Boina, président du Syndicat national des commerçants des Comores (Synaco), a précisé que la réunion avait abouti à une décision claire : réclamer l’annulation immédiate de la mesure ministérielle et entamer sans délai des négociations avec les autorités concernées. «Depuis le 1er juillet, certains opérateurs sont déjà soumis à cette nouvelle taxation. Après concertation avec l’ensemble du secteur, nous avons décidé que si aucune réponse n’est apportée avant ce samedi, une grève générale sera déclenchée dès la semaine prochaine sur toute l’étendue du territoire comorien», a-t-il annoncé.
Il a également indiqué que la proposition du ministère (un abattement temporaire de 50 % sur la hausse, valable deux semaines) avait été catégoriquement rejetée.Dans un communiqué rendu public le 5 juillet dernier, le ministère des Finances a plutôt parlé de sa «circulaire modifiant le mode de calcul de certains impôts et taxes intérieures perçus au cordon douanier, notamment la taxe sur la consommation (Tc), les droits d’accise et l’Acompte sur l’impôt (Ai)».Il a été par ailleurs précisé, toujours dans ce même communiqué, que «cette réforme s’inscrit dans le cadre de l’application stricte des articles 39 et 140 du code général des impôts», et qu’il s’agissait donc simplement d’ «une mesure de mise en conformité juridique, et non d’une décision arbitraire».