La pêche thonière, pilier économique et stratégique pour les pays du sud-ouest de l’océan indien, a été au cœur des discussions lors de la 13e session du Groupe de travail sur la collaboration et la coopération dans le secteur de la pêche thonière (Gtccpt). Organisée à Maurice du 17 au 18 juin 2025, cette rencontre a été placée sous l’égide de la Commission des pêches du sud-ouest de l’océan indien (Cpsooi), avec le soutien du projet TransForm SwioFish5, coordonné par la Commission de l’océan indien et financé par la Banque mondiale.
Durant deux jours, plus de 35 experts, techniciens et représentants des 12 pays membres de la Cpsooi, ainsi que des organisations partenaires telles que le Wwf, la Fao et la Coi, ont débattu des enjeux et avancées liés à la gestion durable de la pêche au thon. En 2023, les captures totales dans l’océan Indien ont dépassé deux millions de tonnes métriques, confirmant l’importance stratégique de cette ressource pour la région, en particulier dans sa partie occidentale. Au-delà de sa valeur marchande, le thon constitue une ressource vitale pour les économies locales : il soutient l’emploi, la croissance, la sécurité alimentaire et les communautés de pêche artisanale. Ce contexte justifie pleinement l’existence de mécanismes de concertation comme le Gtccpt, dont la vocation est de renforcer la coopération régionale en matière de gestion durable des ressources halieutiques.
Des avancées concrètes
Parmi les principales réalisations de cette session, les participants ont validé plusieurs mises à jour stratégiques présentées par la Cpsooi, la Commission des thons de l’océan indien (Ctoi) et l’Accord relatif aux pêches dans le sud de l’océan indien (Apsoi), jetant ainsi les bases d’une meilleure coordination régionale.
Des progrès notables ont également été enregistrés dans le domaine de la surveillance et du contrôle des pêches, notamment grâce au Plan régional de surveillance des pêches de la Coi, soutenu par l’Union européenne, ainsi qu’au Centre de coordination du suivi, contrôle et surveillance (Ssc) de la Sadc. Une meilleure synergie entre ces deux initiatives a été recommandée.
Face à des défis persistants tels que la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, la piraterie ou encore les faiblesses des systèmes de données, les délégués ont insisté sur la nécessité de renforcer les capacités nationales, d’appliquer les mesures de l’État du port et de développer des systèmes de gestion des pêches plus adaptatifs et résilients. Enfin, l’accent sera mis dans les années à venir sur la mise en œuvre des lignes directrices relatives aux normes minimales d’accès aux ressources halieutiques, afin d’assurer un accès équitable et durable pour tous les pays membres. La 14e session du Gtccpt est d’ores et déjà prévue pour 2026, tandis qu’une session virtuelle intermédiaire sera organisée en 2027 pour maintenir la dynamique de coopération régionale.