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Société : Triste miradj en perspective

Société : Triste miradj en perspective

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Hier, les supermarchés n’étaient pas pris d’assaut par la cohorte de clients habituels soucieux de préparer les mets les plus délicieux pour ce jour de ramadan. Pire, dans certaines grandes surfaces, certains produits de première nécessité manquaient à l’appel comme la farine, le sucre ou encore les cuisses et les ailes de poulet. La pénurie de produits carnés ne semble pas être bien loin à 30 jours du mois sacré de ramadan.

 

Hier, veille du Miradj, ce jeûne d’une journée en hommage à l’ascension aux cieux du prophète de l’Islam, les supermarchés de la capitale affichaient un air tristounet. Les clients, qui habituellement faisaient la queue afin de faire leurs emplettes, semblaient avoir déserté les lieux.  Dans le parking, quelques voitures y étaient garées.

A l’intérieur, il n’y avait que quelques clients dans ce supermarché du sud la capitale. Plusieurs étals étaient vides. Mariama  Hamadi, originaire de la région de Mbadjini, était dubitative : «il est vrai que nous avons été payés mais à quoi cela nous sert-il. Ici, je n’ai trouvé ni farine ni sucre». Un des employés du magasin confirmera cette information. Il a ajouté : «nous espérons en avoir le plus vite impossible», sans pouvoir avancer une date précise.

Cette «pénurie» n’épargne pas le rayon des produits carnés. «Nous n’avons pas de cuisses de poulet et pour les ailes, nous n’avons que ça», dira un vendeur. Le «ça» était des ailes à la couleur douteuse, imbibées de sang et, par ailleurs, jaunâtres. A la question de savoir si celles-ci étaient propres à  la consommation, il répondra «regardez vous-même, et si elles vous conviennent, je vous en servirai». Le kilo d’ailes était de 1.000 francs.

La viande n’était pas mieux lotie. A 1.650 le kilo, ce serait un euphémisme de dire qu’elle était grasse. Elle semblait même avoir plus de gras que de «viande».
La flambée des prix n’épargne pas non plus l’huile, qui coûte un prix minimal de 700 francs, le beurre végétal (samli) est, quant à lui, à 1.000 francs.

Dans un autre supermarché de la capitale, situé cette fois au sud, la farine et le sucre y sont vendus. Sauf qu’il y a un «mais». Moinafatima Hassan, mère de trois enfants, a avoué ne savoir quoi faire : «ici, il y a bien de la farine, mais elle n’est pas vendue au détail. Pour en avoir, il faudrait que je prenne un sac de 25 kilogrammes à 7.500 francs». Le sucre, quant à lui, s’écoulait à 675 francs alors qu’il y a quelques semaines, il s’achetait à 500 francs le kilo.

Ici, il n’y aura ni cuisses ni ailes pas même imbibées de sang et jaunâtres. «Nous n’en avons plus en stock». Comme les concurrents cités plus haut, eux aussi, espèrent en avoir le plus tôt possible. 

Par contre, de l’avis même de l’employé qui a répondu à nos interrogations, «aujourd’hui (hier, lundi, Ndlr) était un jour presque faste comparés aux dernières semaines, nous avons beaucoup plus que 100 clients ». Sauf qu’à 15 heures, il n’y avait personne. «Vous venez en retard, les gens sont retournés chez eux parce que dans la matinée, les files d’attente étaient longues». Un autre avancera que «l’argent ne circulait pas d’où la crise».   

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