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Trois jours de fermeture du port de Moroni : Un conflit de compétences entre l’Autorité portuaire et les gardes-côtes

Trois jours de fermeture du port de Moroni : Un conflit de compétences entre l’Autorité portuaire et les gardes-côtes

Société | -

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«Ces dernières années, les bateaux qui partent pour le golf d’Aden font des escales techniques au port de Moroni. Ils sont souvent sécurisés par des sociétés privées pour éviter les pirates. Par conséquent, il peut y avoir des armes dans ces bateaux et le rôle des gardes-côtes est de les mettre sous-scelles et les sécuriser. L’armée veut désormais les gérer et assurer la capitainerie parce que, selon elle, il s’agirait d’opérations militaires», a expliqué Ali Mohamed Assoumani de l’Apc.

 

Un arrêt de travail de 72 heures a été observé au port de Moroni depuis le vendredi dernier. Cette fermeture du port pendant trois jours (vendredi, samedi et dimanche), par décision de l’Autorité portuaire des Comores (Apc), serait en réaction à l’arrestation d’un agent de la capitainerie, qui était de service jeudi soir, par des éléments des garde-côtes. La surprise a été de taille lorsque les usagers du port de Moroni se sont retrouvés devant le fait accompli.

Ce sont des portails cadenassés, vendredi matin. C’est le point d’orgue d’une tension qui couve, depuis un temps, entre l’Apc et l’unité de garde-côtes de l’armée nationale. Cette dernière conteste la responsabilité de la gestion des bateaux en escales techniques à Moroni par la première.

Au cours d’une conférence de presse, vendredi dernier, les responsables de l’Apc ont démontré qu’«un bateau devait accoster et la capitainerie a donné les instructions. Mais, au même moment, un agent du garde-côtes a sommé au bateau en question de ne pas prendre en compte les instructions de la capitainerie». L’Apc a ajouté qu’ la suite de cette altercation entre la capitainerie et l’unité de garde-côtes,

 

nous avons appris avec stupéfaction l’enlèvement par les gardes-côtes de notre agent qui assurait la garde à la capitainerie, jeudi soir. L’armée estime que la gestion des bateaux en escales techniques relève de leur responsabilité. Pourtant les textes reconnaissent cette responsabilité à l’Apc,

 

a tenu à expliquer le chef de la sécurité, Ali Mohamed Assoumani. Les responsables de l’Apc ont dit s’étonner de constater que «l’armée s’intéresse à une activité purement commerciale».

Deux tours de contrôle

Les escales techniques concernent les bateaux qui veulent un ravitaillement en nourriture, en carburant, l’évacuation d’un malade ou une intervention technique, pendant que les escales commerciales sont pour les débarquements ou embarquements de marchandises. «Ces dernières années, les bateaux qui partent pour le golf d’Aden font des escales techniques au port de Moroni.

Ils sont souvent sécurisés par des sociétés privées pour éviter les pirates. Par conséquent, il peut y avoir des armes dans ces bateaux et le rôle des garde-côtes est de les mettre sous-scelles et les sécuriser. Mais l’armée veut désormais les gérer et assurer la capitainerie parce que, selon elle, il s’agirait d’opérations militaires», a fait savoir le chef de la sécurité à l’Apc.

 

 

Un autre responsable de l’Apc, le directeur d’exploitation soutient, à propos du conflit de compétence, que «le nœud du problème est d’ordre financier». Selon Elarif Adinane, «l’agence Luna (assurant la représentation des bateaux en escales, Ndlr) trimballe derrière elle, plusieurs factures impayées. Pour trouver une issue de secours et éviter de passer à la caisse au profit de l’établissement public, Luna a contacté les gardes-côtes et a proposé de travailler directement avec elles. Raison pour laquelle, nous avons reçu dernièrement un courrier annonçant que désormais cette agence cesse de travailler avec l’Apc».

Cette situation de deux tours de contrôle risquerait de provoquer une collusion de deux bateaux recevant d’instructions contradictoires. Pour le juriste à l’Apc, Ahmed Kamardine, «aucun texte n’est venu signifier que désormais la capitainerie, en ce qui concerne les escales techniques relève de la responsabilié des garde-côtes. Nous sommes là pour observer les dispositions prises par l’État et respecter les textes. Aucun décret portant changement des textes ne nous ait parvenu».

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