Vous êtes arrivés à Moroni samedi, à la veille de la rencontre Comores vs Namibie. Pourquoi ce déplacement alors que vous n’étiez pas sur le banc de touche de la sélection locale ?

J’aurais commis une faute professionnelle si j’avais manqué ce match. C’était pour moi primordial de suivre en live ce match pour découvrir les joueurs locaux, en pleine compétition.

Pour moi, le Championnat d’Afrique des Nations, c’est l’avenir pour la passerelle de l’équipe qui va disputer les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations. Je ne regrette pas d’avoir fait ce déplacement car j’ai découvert une grande équipe.
Je devais apporter mon soutien à Mohamed Chamité (le sélectionneur des Coelacanthes locaux, ndlr). J’ai apprécié l’accueil qu’il m’a réservé ainsi que celui des joueurs. J’ai constaté le grand respect qu’ils ont pour moi. Il est indéniable que j’aurais commis une faute grave et professionnelle si j’avais manqué leur match contre la Namibie. Ça m’a permis de les voir et les jauger, ce que j’attendais depuis longtemps.

La Fédération de football des Comores a déclaré que votre contrat était à l’étude. Confirmez cette information?

Je devrais éclaircir une chose. Je ne suis pas forcément là pour mon contrat avec la fédération, même si c’est également important pour moi. Je suis là aussi pour ma clairvoyance sur le contrat.Je confirme avoir signé ce contrat, je dois attendre que le président apprécie son contenu avant de le signer.

Mais de tout ça, nous aurons, la fédération et moi, le temps d’en parler après l’échéance des Coelacanthes locaux. Nous sommes dans une phase importante pour le football comorien. Tout le monde doit apporter sa contribution afin d’aider l’équipe à se qualifier pour le Chan. Nous avons un groupe qui sera prêt à relever ce défi bien qu’il y aurait beaucoup de travail à faire pendant cette semaine.

Hier Al-watwan a titré «les Comores ont pris une belle option sur la Namibie». Que pensez vous de la suite des évènements ?

Ce n’est pas faux. Mais il faut savoir que le match retour du dimanche sera une partie très difficile pour nous. Après le score de 2 buts à 1, les Namibiens peuvent espérer renverser la tendance. Nous avons quelques blessés dont des pions comme Youssouf Ibroihim “Djoudja”, Habib Youssouf. Il y a aussi le forfait du capitaine Faouz Faidine.

Nous devons tenir compte de ces paramètres. L’équipe doit travailler sur les coups de pied arrêtés. C’est un manque de rigueur s’ils ne s’appliquent pas mieux sur ces exercices. Il faut qu’ils soient forts mentalement. Ils ont quatre vingt dix minutes de bonheur pour écrire l’histoire du sport comorien.    

Vous avez dit être fier de la prestation des Coelacanthes locaux. Mais quel compartiment vous a le plus séduit au cours du match de dimanche ?

Personnellement, l’attaquant Djoudja m’a impressionné. Sa générosité dans le jeu est exceptionnelle. Il met le bleu de chauffe dans comme on dit. Djoudja va au charbon. Il décroche bien et a un bon timing. Je ne le connaissais pas du tout, mais j’avoue qu’il mérite son poste d’attaquant de pointe.

Je pense que Djoudja pourrait être titulaire chez les Coelacanthes. Il a des bonnes qualités et aide beaucoup défensivement l’équipe. Je dirais que la ligne d’attaque a été créative et active. Sinon, la défense aussi a été plus au rendez-vous surtout dans les duels aériens. De ce côté-là, elle est irréprochable avec, en particulier, le jeune Habib Youssouf Deco, très combatif.

Avec l’image que vous avez des Coelacanthes locaux, que conseillerez-vous aux jeunes footballeurs locaux ?

Je leur dirais de continuer à travailler. Seul le travail paie. Faouz n’a jamais été formé dans un centre professionnel alors qu’il est dans la titularisation chez les Coelacanthes. C’est un joueur rigoureux, assidu et combatif dans son jeu. Ce n’est pas pour rien qu’il est le capitaine chez les locaux.

C’est l’exemple à suivre. Si je les connaissais plus, je donnerais mon propre opinion. Mais je n’ai jamais eu l’opportunité de suivre la D1 comorienne. Sinon, on pourrait détecter des pépites dans toutes les îles et au niveau de toutes les divisions.

Si les moyens le permettaient, je proposerais des regroupements d’une semaine tous les mois. Je pense que ma complémentarité avec Mohamed Chamité peut être en adéquation. Et on pouvait espérer une équipe encore plus compétitive deux ans plus tard.