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Développement industriel Est-Africain : Attirer le secteur privé pour le financement des infrastructures

Développement industriel Est-Africain : Attirer le secteur privé pour le financement des infrastructures

CIE Comores | -   Mohamed Youssouf

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Les pays d’Afrique de l’Est s’engagent à s’industrialiser et mènent des stratégies pour booster la croissance industrielle. Le développement des infrastructures est considéré comme un élément essentiel de cette stratégie. La session a soulevé des questions clés dans le débat sur le rôle des infrastructures dans la promotion du programme d’industrialisation de l’Afrique de l’Est. Les experts présents ont partagé les expériences nationales et régionales, et examiné les défis et les options pour le financement des infrastructures.

 

Ouverte avant-hier à l’hôtel Retaj pour prendre fin demain, la 21eme session du Comité intergouvernemental d’experts voit plus de 150 experts étrangers et comoriens échanger autour du thème, “croissance et transformation en Afrique de l’Est : accélérateurs et freins”. 

Hier, les débats étaient axés sur les voies et moyens à adopter pour amorcer l’industrialisation des 14 pays Est-africains. Partageant l’expérience de la République démocratique du Congo, le secrétaire permanent adjoint au ministère de l’Energie et des ressources hydrauliques, Andre Kabwe Bibombe a mis l’accent sur la création d’une zone industrielle.

 

Pour stimuler la croissance et attirer les investisseurs, il a fallu créer des zones industrielles pour divers secteurs tels que l’agroalimentaire, l’industrie chimique, le pétrole entre autres. Les investisseurs apportent leur savoir-faire ainsi que la technologie et au gouvernement d’assurer la main-d’œuvre devait-il expliquer.

 

Etant un facteur clef de la croissance, l’industrialisation doit passer par le développement des infrastructures selon les experts. Raison pour laquelle, les échanges ont porté sur les défis et les options pour le financement des infrastructures.
 
Un modèle commun pour convaincre les investisseurs

Pour l’expert congolais, il faut renforcer l’expertise locale et dégager un plan de développement énergétique pour séduire les investisseurs. Abondant dans le même sens, le directeur de la zone industrielle de Huajuan en Ethiopie, Abiot Ashagre, explique que son pays a planifié un budget ambitieux 2015-2025 pour devenir moyennement industrialisé en mettant l’accent sur l’export et la fabrication.

“Dans les 5 à 10 ans à venir, nous projetons de créer un million d’emplois et pour y parvenir, nous développons un parc industriel de 100 000 hectares à raison de 10 00 hectares par an” a-t-il dit.
L’expert en infrastructures de la communauté d’Afrique de l’Est, David Niyonsenga préconise quant à lui, la diversification de la base de fabrication de produits issus de l’industrie manufacturière pour ainsi élever la valeur ajoutée.

Au cours de la session, il a été affirmé que l’Afrique de l’Est est moins performante en termes de transformation et fait face à des déficits budgétaires et des besoins en énergie en constante augmentation. Il se pose la question de savoir pourquoi le secteur privé n’investit pas dans le secteur de l’industrie.

A en croire le conseiller interrégional principal, Chef du Groupe de l’intégration régionale et des infrastructures (Point focal du Nepad), Adeyinka Adeyemi, il s’agirait d’un problème de respect des règles en Afrique.

En effet, selon lui, les investisseurs ont besoin de la transparence, de garanties en termes de passation des marchés, d’une liberté de mouvement entre autres. Ainsi, toujours selon Adeyinka Adeyemi, en janvier prochain, les pays auront à adopter un modèle unique en Afrique réunissant toutes les conditions visant à attirer les investisseurs du secteur privé notamment.

Fabienne Pehuet Lucet, Expert Energie, Industrie et Infrastructures, Marketing et Développement International, a tenu à informer que la demande en énergie en Afrique augmente de 10% chaque année et que 40% des budgets alloués aux infrastructures vont directement dans le secteur de l’énergie. Pour elle, “seuls les projets viables sont financés et il faut pour cela, inspirer confiance. La crédibilité est l’élément clé pour que le secteur privé finance des infrastructures”.

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