La danseuse Moinsaada Mohamed alias Daria a pris part à la douzième édition de “Engagement féminin” qui s’est tenu le mois dernier à Ouagadougou au Burkina Faso. Sur les conseils du chorégraphe burkinabè, Salia Sanou, Daria a intégré le Centre Rdc-La Termitière pour une série de formations en danse traditionnelle et contemporaine. Cet évènement, qui a réuni quatorze africaines de différentes nationalités, a abouti à la création et la présentation de deux spectacles.
“J’ai été très émue lorsque j’ai appris que j’étais retenue pour cette nouvelle édition d’”Engagement féminin”. J’ai tellement rêvé à un évènement pareil où je pourrais représenter mon pays..”. D’autant plus que Daria a, pour cette occasion, fait d’une pierre deux coups. Non seulement elle a représenté les Comores, mais elle a bénéficié d’une formation qui s’est passée de la plus belle des manières. “Je ne pouvais pas rêver mieux : hormis la danse, j’ai beaucoup appris sur le théâtre et l’administration culturelle”, a précisé la danseuse.
“C’est la première fois qu’une danseuse comorienne prend part à un tel évènement. C’est un grand pas à la fois pour la danse et pour l’image de la femme comorienne dans une société où pratiquer certaines disciplines artistiques est, parfois, mal perçu. Il faut que la femme continue à se battre et à pousser ses pions plus loin encore car, comme l’homme, elle peut être une excellente ambassadrice de son pays”, estime Daria.Revenu au pays des projets plein la tête, la jeune licenciée en gestion et économie va tenter de relancer la troupe de danse Mawuwa composés exclusivement de femmes. Pour cela, elle compte, notamment, sur le soutien de l’alliance française de Moroni.
Daria n’est pas une inconnue dans le monde de la danse. Lors de la première édition du concours Nyora, elle avait contribué à mettre en valeur des concurrents sous les pas de danse du chorégraphe, Salim Mze Hamadi Moissi alias Seush.La danse comorienne commence à prendre son envol grâce, notamment, aux compagnies Tche-za de Salim Mze Hamadi et Uni’Son de Akeem Washko. La gente féminine sait se donner ses chances dans cette nouvelle ferveur. En effet, en décembre dernier au Battle Street Mangav, Daria et sa consœur Skyla Breezy s’étaient hissées à la finale dans une compétition où, pourtant, elles ne se mesuraient pas qu’avec le sexe opposé.
Mahdawi Ben Ali