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12è édition du Mgamidji Festival I Acjk de Kwambani remporte le concours de danse

12è édition du Mgamidji Festival I Acjk de Kwambani remporte le concours de danse

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Entre réflexion et danses, rythmes et mémoire, ce rendez-vous culturel continue de tisser ce lien fragile entre le passé et l’avenir

 

Sous les tambours qui résonnaient comme des battements de cœurs, le Mgamidji Festival a, une fois encore, célébré la danse et la mémoire. Du 24 au 26 octobre, à l’invitation de la troupe Mbeni Ngoma, neuf associations étaient attendues pour faire vibrer la scène de leurs pas, leurs costumes et l’histoire. A l’issue d’un concours aussi exigeant que joyeux, l’Association Acjk de Kwambani ya Washili s’est hissée à la plus haute marche du podium avec la note sans appel de 36 sur 40.
Le jury, composé de quatre spécialistes du mouvement, a départagé les concurrents sur la base, notamment, des costumes et de la décoration, la percussion, la chorégraphie, l’originalité. «C’est une fierté d’avoir remporté ce prix. Nous participons pour la troisième fois à ce concours, et cette victoire nous pousse à rêver plus grand, peut-être à représenter le pays au-delà de ses frontières», a jubilé le danseur, Fayisoil Ali Mlamali, d’une voie émue.


Le bal s’est ouvert avec l’association culturelle de Serehini qui a proposé un biyaya. Chemises blanches, pantalons noirs et châles nouées aux hanches, leurs corps racontaient la tradition dans un rythme maîtrisé entre fougue et élégance. Le public, conquis, a salué une performance notée 34 sur 40. Puis vint Wenyi wulanga de Mitsamihuli, avec un ngoma ya mtcele, une danse qui était exécutée en présence des rois par les personnes chargées de porter les offrandes royales. Leur mise en scène, digne d’un conte d’autrefois, leur a valu 35/40, tout comme Mango Ulanga de Nvuni avec leur shigoma sha laanswiri. Une prestation portée par un percussionniste «capable», étaient convaincus certains au sein du public, de «faire danser jusqu’aux vents eux-mêmes».Pour le président du jury, Alhadad Ali Ahamada alias Dani, le concours s’est déroulé dans de bonnes conditions : «Nous avons choisi les trois associations selon quatre critères précis, mais au fond, tout le monde est sorti gagnant. Il faut toutefois que ceux qui enseignent nos danses veillent à préserver les tenues et les gestes d’origine. C’est notre patrimoine qu’il s’agit de protéger», a-t-il soutenu.

La paix et la création et non la division

Mais derrière la beauté des pas, une note de regret a résonné dans la voix du coordinateur du festival, Moussa Mbae : «Il est triste de voir un ministère chargé de la Culture se désintéresser autant de la sauvegarde de notre patrimoine. Nous les avons sollicités, sans réponse. Si les autorités ne soutiennent pas ces initiatives, qu’au moins elles en organisent! Les élus communaux devraient aussi s’impliquer. Car ces moments partagés de culture peuvent, en plus, contribuer à apaiser les tensions entre villages en mettant en valeur la nécessité de la cohabitation».


Cette douzième édition ne s’est pas limitée à la danse. Le festival avait démarré par une conférence sur le thème de «Impact de la technologie et Culture de la paix». Un moment d’échanges qui a tourné autour du rôle de la jeunesse «dans un monde connecté et, parfois, fragmenté». La soirée s’est poursuivie à la Place de Chine, avec la projection d’un film produit par Pica 269, rassemblant curieux, passionnés et habitants dans une atmosphère de partage : «Nous avons voulu encourager les jeunes à faire des outils numériques de plus en plus omniprésents en instruments de paix et de création, plutôt qu’en armes de division», a expliqué Moussa Mbae.

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