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1ère édition du «Festival des arts de la rue aux Comores» I «Nombaba Théâtre» a ouvert le bal!

1ère édition du «Festival des arts de la rue aux Comores» I «Nombaba Théâtre» a ouvert le bal!

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Un rendez-vous qui «s’inscrit dans une vision à long terme de la coopération culturelle franco-comorienne et reflète une volonté commune de démocratiser la Culture»

 

Démarrage, avant-hier mercredi 17 septembre à l’Alliance française de Moroni, la première édition du «Festival des arts de la rue aux Comores», ce rendez-vous qui cherche «à mettre en avant» les arts de la rue, notamment le cirque, le théâtre, parkour, etc.La cérémonie d’ouverture a vu la présence de l’attachée de coopération à l’ambassade de France, Alexandra Le Rohellec qui représentait l’ambassadeur, un représentant de l’Institut français de Paris, l’Agence française de développement, de nombreux partenaires, ainsi que la directrice de l’Alliance française de Moroni, Anaïs Bonnet Bonamino.


Cette dernière a souhaité la bienvenue à l’assistance, composée d’adultes, de jeunes et enfants. Selon elle, ce festival est le fruit d’une réflexion sur une démarche en vue du développement des arts et de la culture aux Comores : «il représente une formidable opportunité d’ouverture sur les formes artistiques encore peu connues aux Comores, tels que le cirque, le parkour, les arts de la rue», devait-t-elle préciser.


De son côté, la représentante de l’ambassadeur de France à Moroni, a fait part du «plaisir» de l’ambassade de France à s’associer au réseau des Alliances françaises et l’Institut français de Paris, dans cette première édition : «Cet évènement exceptionnel va nous rassembler du 17 au 23 septembre et s’inscrit dans le paysage culturel comorien et illustre la vitalité artistique de cette région de l’Océan indien. A travers le service de coopération, l’ambassade de France réaffirme son engagement constant dans la valorisation des disciplines artistiques et du soutien des créateurs», a soutenu Alexandra Le Rohellec selon qui «ce festival incarne nos valeurs communes, l’ouverture, les créativités, le partage et l’innovation artistique et témoigne de l’attachement profond à accompagner l’épanouissement culturel des jeunes générations comoriennes».

«Prévenir»

Toujours selon la représentante de l’ambassadeur – qui a tenu à saluer la richesse de la culture comorienne en générale, le théâtre en particulier – «ce festival s’inscrit dans une vision à long terme de la coopération culturelle franco-comorienne et reflète cette volonté commune de démocratiser la Culture». Pour marquer le début des activités, la troupe «Nombaba théâtre» de Singani a offert deux spectacles, avant-hier, mercredi 17 septembre. Un spectacle de clownerie intitulé Soma, à l’intention des plus petits, et la pièce théâtrale Une vie volée pour adulte.


Devant un public enthousiaste, réceptif et surtout ému par la qualité du spectacle, les jeunes comédiens de Singani ont usé d’un humour bien propre, d’une musique bien adaptée à l’ambiance et d’émotion pour lancer leur message. Ils ont «dénoncé», dans Soma, l’«indifférence de certains parents» vis-à-vis de l’éducation de leurs enfants en favorisant, notamment, l’usage abusif des Smartphones.


Dans la pièce Une vie volée, il était question de montrer le danger de l’«avortement non assisté» dans une société qui aurait trop tendance à «juger en pointant du doigt» les grossesses hors mariages.Selon, le metteur en scène des deux spectacles de la troupe de Singani, Mahdawi Ben Ali, le choix de ces thématiques est loin d’être le fruit du hasard. «Ces derniers temps, on voit les parents mettre de côté l’éducation de leurs enfants pour passer le temps à scroller sur des vidéos Tiktok et autres.

 

Des fois, on a l’impression que les adultes sont devenus des enfants et les enfants, des adultes», s’est laissé convaincre le meteur en scène et par ailleurs, chroniqueur culturel au quotidien Al-watwan. Dans Une vie volée, la troupe cherche à montrer les conséquences, chez les jeunes femmes, qui recourent à l’avortement non assisté par peur du jugement de l’autre : «Face à ces fléaux qui gangrènent la société comorienne d’aujourd’hui et le monde entier, nous avons jugé nécessaire de dénoncer ces pratiques, pour espérer éveiller les consciences avant qu’il ne soit trop tard», explique Mahdawi Ben Ali.

«Procurer de la joie aux plus petits»

Par rapport aux derniers spectacles présentés par cette troupe, de nombreux spectateurs ont noté, mercredi, de «grandes améliorations dans la manière de jouer des acteurs» : «la dernière fois, il y avait une certaine lenteur au niveau de l’animation. Certains comédiens étaient trop timides. Aujourd’hui, c’était très chouette. Ils m’ont épaté», a, ainsi, confié, Soilihi Sitikarima. Pour sa part, la comédienne, Anziza Housseine, 12 ans a soutenu que la «bonne performance constatée d’aujourd’hui» était le fruit de plusieurs jours de répétitions : «On a beaucoup répété pour en arriver-là. On voulait à tout prix marquer les esprits. Au début, j’avais un peu peur face à un si grand public, mais dès que j’ai commencé à prester, je me suis laissée emporter afin de vivre pleinement le moment», a-t-elle expliqué cette jeune comédienne «toute détendue sur scène et comblée d’avoir apporté de la joie dans le cœur des enfants».

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