La ville de Moroni va faire battre son cœur au rythme des mots du 5 au 7 décembre 2025 à l’occasion de la première édition du «Festival du livre jeunesse». Initié par le Centre d’animation socioculturelle de Mtsangani (Casm), ce rendez-vous entend transformer la ville en un vaste terrain d’histoires, de livres et de rencontres, portée par un partenariat entre cette association du centre-ville de la capitale comorienne et le Service de coopération et d’action culturelle (Scac) de l’ambassade de France en Union des Comores.Trois jours pour célébrer l’enfance, le goût de lire et cette joie simple, presque magique, de tenir un livre entre les mains.
Au programme, troc de livres à l’Afm, table ronde, lectures déambulatoires ou encore lecture parent-enfant. «Nous voulons sensibiliser la jeunesse et lui permettre de toucher le livre, de le ressentir. Nous allons distribuer environ six cent ouvrages et créer des moments de lecture entre parents et enfants. Je trouve aussi que ce festival va au-delà de l’amour pour le livre, c’est aussi un travail de socialisation entre quartiers, pour lutter contre les conflits qui tentent de surgir. C’est un objectif qui n’a pas encore dit son nom, mais qui guide nos pas», explique le président du Casm, Abdoulanziz Koudra.
Vif enthousiasme à Ndzuani et à Mwali
Le festival s’ouvrira dans les rues mêmes de Moroni. Une lecture-déambulatoire orchestrée par l’association Slam Alekoum, sous la coordination de l’auteur et slameur Ism Bilal, emmènera enfants, parents et passants dans une traversée littéraire à travers les quartiers de Mtsangani, Magudjuu, Madjenini, Badjanani ou encore Irungudjani. «Il y a depuis quelques temps un déficit d’amour pour la lecture. Ce festival arrive, donc, comme une nécessité. Au niveau des Clacs, nous allons avoir deux heures de lecture silencieuse, puis un moment de lecture à voix haute avec le livre, Daba, avant de boucler avec une soirée de contes animée par des anciens», a précisé le coordonnateur des Clacs de Ngazidja, Mouhni Ramadhoini.
Plus qu’un simple rendez-vous culturel, «Je lis, je ris-Ngamsomo, ngamtseho» ambitionne de créer un mouvement, une dynamique nouvelle autour du livre jeunesse. Un espace où l’on partage, où l’on découvre, où l’on réapprend que la lecture n’est pas une obligation scolaire mais une porte ouverte sur d’autres mondes.
A Mwali comme à Nzuani l’enthousiasme semble tout aussi vif : «C’est une belle idée, c’est la première fois qu’un tel événement est dédié à la lecture jeunesse. La lecture à voix haute sur la place publique peut être un moment fort. Elle permet aux jeunes de s’épanouir davantage», soutient, à ce propos, le coordonnateur des Clacs de Mwali, Ben Ymame Bacar.Entretemps, le Casm organisera une table ronde sur «Les métiers du livre jeunesse, de l’idée au lecteur».
«Valoriser le secteur et renforcer les accès»
Moment majeur de la programmation, cette activité sur les métiers du livre jeunesse ambitionne d’exposer l’envers du décor. Ecrivains, illustrateurs, éditeurs, bibliothécaires… «Il s’agit de montrer la chaîne du livre, d’amplifier le rôle joué par les bibliothèques dans l’éducation des enfants. Face au coût des livres importés, il devient urgent de valoriser le secteur et de renforcer les accès», indique un membre du comité d’organisation de l’évènement.
Plus qu’un simple rendez-vous culturel, «Je lis, je ris-Ngamsomo, ngamtseho» ambitionne de créer un mouvement, une dynamique nouvelle autour du livre jeunesse. Un espace où l’on partage, où l’on découvre, où l’on réapprend que la lecture n’est pas une obligation scolaire mais une porte ouverte sur d’autres mondes. Un festival pour que les enfants lisent, pour qu’ils rient, et pour que Moroni, trois jours durant, devienne une capitale de l’imaginaire.«Les ateliers ouverts aux enfants de 6 à 10 ans proposeront une lecture rotative, afin de leur faire découvrir plusieurs ouvrages illustrés, encourager la curiosité et multiplier les rencontres avec les textes. L’objectif est que chaque enfant reparte avec de nouvelles histoires en tête et le goût de lire», a conclu l’auteur, Mahamoud Bachirou.
