1. Que faire, selon vos, pour accélérer le processus de restitutions des ressources patrimoniales?
Ce qui serait intéressant, c’est de développer une stratégie commune pour aller, de façon audacieuse, vers la demande de restitution des biens culturels. En réalité, les initiatives sont plurielles mais disparates. Je crois que l’une des choses à faire c’est, forcément, de travailler à connaitre les objets qui sont détenus à l’étranger pour mieux savoir ce qui doit être demandé réellement à ces receleurs. Tant que ce préalable ne sera rempli, j’ai peur qu’on soit toujours dans la démagogie.
2. Qu’est ce qui a été fait, jusque-là, par l’Icom en matière de restitution?
L’Icom y est engagé depuis sa création. C’est une organisation qui travaille en étroite collaboration avec l’Unesco. Nous avons mis en place, depuis 2013, un observatoire de lutte contre le vol des biens culturels. Il y a aussi la liste rouge de l’Icom qui permet de répertorier les biens volés ou qui peuvent intéresser les trafiquants. Cela participe à voir comment véritablement arriver à la restitution des biens culturels. Nous travaillons aussi dans le sens d’une «décolonisation» des musées pour permettre aux africains de prendre en main leur destin sur le plan du patrimoine.
Au niveau de Icom Afrique, nous organisons des formations pour nous permettre d’être encore plus actifs sur le terrain et d’être mieux outillé pour faire face à la protection de nos biens culturels.
3. Comment analysez-vous cette sixième édition après plus d’une journée de travail?
C’est un congrès qui avait besoin d’être organisé pour offrir aux différents acteurs l’opportunité de mieux échanger et de faire le point sur ce que les groupes de travail ont abattu durant le mandat qui leur a été confié.
Je pense que c’est le rôle de l’Union africaine, effectivement, d’organiser ce type de forum pour que les gens puissent décider de l’avenir. Je trouve que jusque-là, les discussions sont très intéressantes, ça permet de mettre tout le monde sur la même longueur d’onde. Il a été question d’échanger sur des points cruciaux comme, justement, celui de la restitution des biens culturels. Cela va nous permettre d’avoir des résultats concrets.