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3 Questions à Ben Saïd Chebanni sur l’enseignement du shikomori I «Un déficit de volonté politique»

3 Questions à Ben Saïd Chebanni sur l’enseignement du shikomori I «Un déficit de volonté politique»

Culture | -

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Le directeur général de l’alphabétisation et de la promotion des langues revient sur le retard pris dans l’introduction de l’enseignement du comorien dans le programme scolaire. Selon lui, les décideurs politiques successifs ne se sont jamais vraiment intéressés à ce “patrimoine en déclin”.

 

1. Depuis quarante-cinq ans d’indépendance, le shikomori n’est toujours pas enseigné aux Comores et de plus en plus de jeunes arrivent difficilement à aligner deux phrases correctes en langue nationale. Qu’est-ce qui empêche exactement son intégration dans l’enseignement?
C’est une question pertinente. Je pense qu’avant tout, ça reste essentiellement une question de volonté politique. Nos décideurs politiques successifs ne se sont jamais vraiment intéressés à ce patrimoine en déclin. Certains oublient qu’un pays ce définit notamment par sa langue.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Azali Assoumani en 2016, une lueur d’espoir commence à se profiler à l’horizon.
Cependant, en plus du manque de volonté politique, il y’a également des questions techniques. Il faut mettre en place les structures qui doivent se charger de tout ce qui est pédagogique et didactique.


2. Dans votre rencontre avec le président de la République en début du mois, il s’est dit ouvert à accompagner l’enseignement du shikomori. De quel accompagnement s’agit-il?
Le gouvernement se dit disposé à nous apporter tout son soutien dans divers domaines. Nous allons en premier, bénéficier de son engagement politique. Nous sommes tombés d’accord pour une introduction dans le programme très prochainement. L’engagement du gouvernement reste un gage d’assurance. Le Plan de développement intérimaire 2020-2024 (Pdi) met tous les feux sont aux verts par rapport à la question de l’enseignement du shikomori.
C’est un grand premier dans le pays étant donné qu’auparavant, jamais aucune ligne budgétaire n’a évoqué l’enseignement de la langue maternelle. Cet apport politique va se conjuguer avec un soutien financier. Nous espérons que maintenant tout va être lancé car ce sont là les principaux problèmes que rencontrent l’enseignement de la langue maternelle dans nos écoles.

3. Depuis le ministre de l’éducation nationale, feu Abdou Mhoumadi, ce dossier est au point mort. Qu’est-ce que vous avez réalisé pour accélérer le processus et quand comptez-vous la mettre en pratique?
Nous avons déjà décidé des graphies qui doivent être enseignées. Maintenant l’accent va être mis sur tout ce qui est pédagogique et didactique et nous avons grand espoir que notre langue nationale va être enseignée à la rentrée scolaire 2021-2022.

Mahdawi Ben Ali

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