1. Une cinquantaine d’acteurs culturels ont pris part à cette formation initiée par l’ambassadrice de la culture arabe auprès de l’Alesco, Alyazia Bint Nahyan Al Nahyan sur l’industrie cinématographique. Qu’est-ce que cela peut apporter au cinéma comorien?
C’est une chance pour moi et mon équipe d’avoir eu l’opportunité de participer à cette formation. D’autant plus qu’il n’y a pas d’école de cinéma au pays et que la majorité des réalisateurs comoriens, moi inclus, sont autodidactes. Nous y avons pu acquérir les bases du cinéma, notamment en ce qui concerne la préparation avant le tournage, les étapes à suivre jusqu’à la diffusion et la commercialisation.J’ai beaucoup appris, en particulier en ce qui concerne l’organisation pour mener à bien un projet. La formation a été, donc, enrichissante, même si deux jours ce n’est pas assez pour une formation plus complète.
2. Ces derniers temps, nous assistons à l’émergence de jeunes cinéastes et de sociétés de production…
… En effet. C’est l’envie de créer et la passion qui nous motivent, malgré le manque de moyens. Auparavant, il y avait de nombreux obstacles, tels que la non disponibilité d’équipes techniques et d’acteurs qui rendaient la réalisation d’un film coûteuse. Actuellement avec la révolution technologique, il est plus facile de réaliser un film. Un smartphone de qualité peut suffire à créer quelque chose d’assez consistant. J’ai l’impression que, désormais, des jeunes veulent montrer leurs compétences et aspirent à changer les choses. Nous sommes prêts à relever le défi.
3. Que peut-on retenir de ces trois jours de promotion du cinéma arabe aux Comores et quelle politique faudrait-il mettre en place pour améliorer l’industrie cinématographique comorienne?
Comme je l’ai mentionné précédemment, nous avons encore un long chemin à parcourir et beaucoup à apprendre. Durant ces deux jours de formation, j’ai relevé une véritable volonté de la part des participants, malgré les contraintes financières. Nous étions plus d’une cinquantaine de jeunes motivés. Cette initiative aura été une véritable bouffée d’oxygène qui a permis d’intensifier notre passion pour ce métier. Dans la mesure où nous n’avons pas encore les moyens d’aller étudier à l’étranger et du fait qu’il n’y a pas d’école de cinéma dans notre pays, cette formation nous permettra d’évoluer dans nos projets.Je souhaite, ardemment, que le ministère de la Culture nous soutienne en mettant en place des structures de base pour notre cinéma.En tant que réalisateurs désireux d’émerger, nous avons besoin de moyens pour produire et valoriser notre culture à travers le Septième art. De nombreux pays sont parvenus à développer une industrie cinématographique, pourquoi pas nous?