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4ème Festival des arts contemporains des Comores «Fabriquer sa contemporanéité»

4ème Festival des arts contemporains des Comores «Fabriquer sa contemporanéité»

Culture | -   Dayar Salim Darkaoui

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Les conférenciers ont émis le souhait de voir s’établir un pont entre le Festival des arts contemporains des Comores (Facc) et la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, le Dak’art, qui est à sa vingt-sixième année et se sont attardés sur l’importance d’un tel festival dans l’optique d’établir un «dialogue» entre artistes de diverses parties du monde. Ce «dialogue» qui doit commencer d’abord par soi devait rappeler la présidente du Facc, Fatima Ousseni.

 

Alors que s’ouvre, officiellement ce matin, au palais du peuple, la quatrième édition du Festival des arts contemporains des Comores (Facc), le comité d’organisation a tenu, hier au restaurant L’Escale, une conférence de presse animé par deux des invités internationaux, à savoir l’écrivain camerounais Simon Njami et le Directeur des Arts du Sénégal, Abdoulaye Koundoul. Ce dernier a été délégué, avec deux de ses collègues, par le président sénégalais, Macky Sall, qui, rappelons-le, parraine cette année le festival. D’entrée, le directeur des Arts du Sénégal a mis en avant, au-delà du festival, «les relations qui ont toujours existé entre les deux pays» et fait part de «l’honneur» du Sénégal d’être désigné en tant que pays parrain. Abdoulaye Koundoul a, en outre, émis le souhait de voir s’établir un pont entre le Festival des arts contemporains des Comores et la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) qui en est, cette année 2018, à la vingt-sixième année de sa création (treize éditions).

«Transformer un enfermement en ouverture»

Simon Njami, également directeur artistique de la Biennale de Dakar, s’est, lui, attardé sur l’importance d’un tel festival dans l’optique d’établir un «dialogue» entre artistes de l’Océan indien, de l’Afrique et au-delà. Quarante cinq artistes et conférenciers sont attendus cette année aux Comores. Autrement dit, «tout le mouvement du monde ramené sur un seul espace». Le festival, comme l’explique l’écrivain camerounais, «établit une discussion qui ne soit plus dans l’entre-soi», il «transforme un enfermement en ouverture». «Etre contemporain, c’est être dans le monde», dit-il, tout simplement. Mais ce «dialogue» doit commencer d’abord par soi. «Hudjidjuwa» (Savoir qui on est), tel est d’ailleurs le nom attribué à ce festival lancé en janvier 2010, rappelle la présidente du Facc, Fatima Ousseni. Elle a relevé, d’autant plus, des difficultés pour les artistes comoriens de se déplacer à l’étranger. Le Facc devient ainsi l’occasion de faire des questions au départ endogènes, une affaire concernant le monde entier : «chacun fabrique sa contemporanéité».


Simon Njami appelle de ce fait les artistes comoriens à ne pas s’isoler, saisir tous les enjeux de leur art et établir un débat quotidien. «Il faut des personnes en mesure d’impulser», affirme Abdoulaye Koundoul rappelant tout le chemin parcouru par les organisateurs de la Biennale de Dakar avant de réussir à lui donner son aura actuel. Une manière de dire que le festival, en lui-même, «n’est rien». Tout le travail se fait en amont et en aval. Bref, l’on est dans la continuité. «C’est le processus qui fait que tout advienne», lance le directeur de Dak’art. Au-delà, poursuit-il, il faut savoir expliquer à la population ce qu’il en ressort. Ce qu’est l’art contemporain, ce qu’il peut apporter. «Si les gens ne comprennent pas, à quoi ça sert ?» Le but aussi du festival, avance-t-il, est d’éveiller les gens à la critique, faire d’eux des acteurs à part entière du développement.

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