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Art plastique. Modali, retour par les «Terres d’ailleurs»

Art plastique. Modali, retour par les «Terres d’ailleurs»

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Après une longue absence dans les galeries, le plasticien signe son retour avec une nouvelle création, “Les terres d’ailleurs”. Un panel de tableaux faite de peintures abstraites qui fait voyager dans les méandres des croyances et de la mythologie comorienne.

 

Le plasticien Mohamed Ali alias Modali a fait son retour sur la scène artistique comorien samedi dernier à l’Alliance française de Moroni (Afm). Il y dévoile sa nouvelle création, “Les terres d’ailleurs”. Une exposition d’oeuvres abstraites qui fait voyager le visiteur dans les méandres des croyances et de la mythologie comorienne. De la danse des tambours au clown en passant par l’hymne solitaire, le peinte a recours à des techniques mixtes qui vous emportent dans un autre ailleurs tout en transmettant un arc-en-ciel de vie et d’espoir à la peinture comorienne.


“Depuis que j’ai découvert Modali, j’ai toujours trouvé son travail plutôt impressionnant. C’est un artiste débordant d’imagination. Cette nouvelle exposition me fait voyager et me guider vers des horizons auxquels je ne m’y attendais pas. Ses “Terres d’ailleurs”, restent pour moi, une thérapie. Ça ouvre des portes à tous ceux qui souhaitent s’exprimer à travers la peinture mais qui ont peur de se lancer”, a commenté le peintre Zainou El Abidine Ali alias Picasso présent au vernissage.


L’exposition qui restera visible jusqu’au 4 avril prochain, a également touché au recyclage avec, notamment, des sacs de riz, des restes de carton et autres boites de conserves. Une technique à laquelle ont recourt, ses dernier temps, les artistes des Iles de la Lune, en particulier. A travers le fond jaune de ses toiles, Modali fait surgir les traditions originelles comoriennes pour un hommage à son pays en ce qu’il a de croyances et de mythes.

 

“Modali m’a beaucoup touché. Lorsqu’il m’a présenté son expérience sur la peinture abstraite, j’ai tout de suite accroché. Avec ses créations, même les enfants peuvent être touchés ce qui est et ne peut qu’être positif. Enfant comme adulte, il faut se laisser aller devant ce genre de toile. Chaque œuvre à sa vie plus ou moins vivante selon le talent de l’artiste”, devait renchérir le directeur de l’Amf, Jean-Rémy Guédon.

 

Pour sa part, Modali estime qu’il faut “du temps et du recul” pour “comprendre” sa peinture. Il est vrai que cela change constamment d’approche et surtout de couleurs surtout lorsqu’il y’a moins de lumière. “La magie des signes métamorphose la matière. Le jute devient tapi de voyage, je ponce, gratte et griffe de manière à pousser le plus loin possible les limites de l’univers mythique de la création artistique. La respiration des signes fait surgir le cri du vide et devient énergie susceptible de se déployer jusqu’à l’infini”, aime-t-il à marteler. Un retour de maître qui vaut, assurément, le détour.

Mahdawi Ben Ali

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