Encore un tableau porté disparu. Cette fois-ci, c’est au tour de l’œuvre d’art, Illusion, de la peintre comorienne, Nouria Abdou Tadjiri alias «Nounou one», de disparaître. Exposé pour la dernière fois au Palais du peuple à Hamramba lors de la cinquième édition du Festival d’arts contemporains des Comores, l’œuvre n’a plus été revue depuis.Après l’exposition, les organisateurs avaient rassemblé une partie des œuvres au Centre de création artistique des Comores (Ccac Mavuna) «pour une nouvelle présentation» qui, malheureusement, n’a jamais vu le jour. Des mois après, le doute plane encore sur le sort de l’œuvre et certains craignent un cambriolage.
«Je suis allé récupérer mon tableau au Ccac-Mavuna mais, à ma grande surprise, il n’y est plus et personne n’est en mesure de me dire où le retrouver. Un des organisateurs de l’évènement, le slameur Dagenius, m’a dit qu'il allait écrire au directeur artistique, Denis Balthazar, qui avait la responsabilité de ces œuvres, mais jusqu’à lors je n’ai toujours pas de réponse», a raconté l’infirmière et plasticienne, Nounou One.
«Illusion» questionne les croyances, des Comoriens en particulier, qui valsent entre un Dieu suprême et unique et les Djinns. Pour l’artiste, certains dans la «société animiste» comorienne vivraient dans l’illusion en se disant musulmans alors qu’ils «s’en remettent souvent plus aux Djinns qu’à leur Dieu». Deux choses, selon elle, contradictoires. «Parfois, beaucoup d’entre nous autres Comoriens ont tendance à ne savoir qui ou quoi vénérer. Nous sommes complément perdus et refusons, en dépit de cela, de regarder la vérité en face et d’admettre qu’il nous arrivent d’être plus animistes que musulmans», estime-t-elle.
Pour l’heure, la peintre et slameuse du collectif Slameurs de la lune se demande si son tableau a été «volé ou juste enfoui quelque part». Selon lui, le manque de réponse de la part des organisateurs du Festival d’arts contemporains des Comores pose problème : «Je ne dis pas que ma création a été stratosphérique ou pas, c’est qui est sûr c’est que je dois la retrouver car c’est une partie de moi. Si les organisateurs du Facc ne sont pas en mesure de me dire où ils l’ont mise, ils doivent payer son juste prix, car mon tableau a disparu alors qu’il était sous leur responsabilité», devait-elle insister.
