Pendant deux jours, le Séminaire sur les arts de combat traditionnels dans le sud-ouest de l’Océan indien a porté sur les « aspects juridiques et identitaires du moring », ainsi que sur «les pratiques du moring aux Comores et son évolution ». Ces sujets ont été présentés, entre autres, par les deux directeurs régionaux du Cndrs de Mwali, Hadad Salim Djabir, et de Ndzuani, Musbahou Ben Ahmed.
Dans l’archipel, le mrenge est considéré comme une activité non violente entre deux volontaires qui s’affrontent physiquement dans un combat réglementé en termes de temps et de nombre d’affrontements. Il est arbitré par un expert, souvent un ancien combattant. Dans le cadre de ces activités portant sur «Les arts de combat traditionnels, origines, pratiques et évolution dans l’Archipel des Comores (Vème-XXème siècle)», le ministère de l’Éducation nationale attend un document qui servira de point de départ pour la préservation de cet art martial aux Comores.
Le mrenge codifié était autrefois utilisé pour élire des chefs guerriers, et un chant connu sous le nom de Nyadu rythmait la cérémonie d’intronisation du chef guerrier. Aujourd’hui, le Cndrs a été désigné pour jouer un rôle clé dans diverses actions prévues dans l’archipel, notamment le lancement de ce séminaire.
Le secrétaire général du ministère, Soulaime Soilihi Hamadi, encourage vivement la participation aux débats, leur enrichissement, et la production d’un document servant de base à la préservation de ce patrimoine.
La mise en pratique et la compréhension du mrenge
Pour le directeur général du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi, ce séminaire vise à permettre la mise en pratique et la compréhension du mrenge. Il a rappelé que les Comores ont réussi à mettre en place une loi de protection du patrimoine, qui constitue un instrument juridique pour sa conservation, sa sauvegarde, sa préservation, voire sa valorisation. Ainsi, il n’existe aucune loi interdisant la pratique du mrenge. Cependant, certaines autorités peuvent émettre des réserves sur cette activité.
L’essentiel de ce séminaire est de comprendre comment le Cndrs souhaite travailler pour permettre à cette pratique d’être comprise et adoptée par la communauté, tout en évitant qu’elle ne devienne dangereuse ou ne remette en cause la vocation culturelle et religieuse. L’objectif principal de cette activité est de préserver une part de l’histoire. En outre, le président de l’université, Ibouroi Ali Tabibou, a été sollicité pour introduire l’apprentissage du patrimoine immatériel à l’Université des Comores (Udc). L’université des Comores se montre favorable à la création d’une nouvelle filière.
Le président a réagi en déclarant que ce séminaire permettra également de former des défenseurs de ces thèmes. Il a souligné que les portes de l’Université des Comores ne sont pas fermées, et qu’ils aspirent à apporter une touche d’originalité à l’institution, mettant en place une telle filière.