Dans une conférence de presse tenue, hier dans ses locaux, le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) a annoncé qu’il allait organiser, aujourd’hui et demain, 18 et 19 octobre, un séminaire sur les origines, les pratiques et l’évolution des Arts de combat traditionnels aux Comores du Ve au XXème siècle.
Il va être question de mieux connaitre, de valoriser, d’harmoniser et de transmettre ce patrimoine et ces sports avec, comme objectif final, de faire en sorte qu’ils puissent être enseignés à l’école. L’institution va faire intervenir des juristes sur les aspects juridiques et identitaires du mrenge, mais aussi sur l’environnement juridique de ce patrimoine immatériel.
Cette initiative tombe à point nommé à un moment où la boxe occidentale va être enseignée, cette saison, dans des écoles primaires et que les arts de combats traditionnels du sud-ouest de l’Océan indien et des Comores risquent d’être encore plus marginalisés et menacés de disparition.
Il faut savoir que les danses de combat traditionnelles de l’Archipel des Comores ont, longtemps, fait l’histoire des Comores notamment aux temps des sultanats et des guerres régionales et que, depuis un certain temps, le mrenge est institué, régulièrement, comme sport de combat dans le département français voisin des Comores, l’île de la Réunion.
Ce séminaire va mettre l’accent sur les pratiques du mrenge aux Comores et leur évolution.
Au deuxième jour de la rencontre, le professeur Moussa Saïd Ahmed et un étudiant en troisième année d’histoire vont intervenir sur le thème : «Les Comores aux temps des groupes générationnels guerriers du Vè au XIXème siècle», et le patron de l’antenne de Ndzuani du Cndrs, Mohamed Misbahou, va se pencher sur «L’évolution socioculturelle et économique du mrenge à Nzuani». Par ailleurs, trois combattants de Mwali, de Ndzuani et de Ngazidja vont suivre une formation d’une semaine avant de faire une restitution publique à l’alliance française de Moroni au tour d’un spectacle.
Mahdawi b. Ali
«A l’heure actuelle, certains ont tendance à coller au mrenge une image de délinquance juvénile. Nous voulons changer cela grâce à des reformes et à une codification et en nous battant pour qu’il soit intégré dans l’enseignement comme sport de combat», s’engage Moussa Saïd Ahmed qui «rappelle» que les Comores partageaient ces arts de combats traditionnels avec Madagascar, la Réunion et le Mozambique, entre autres.