Plongé dans la musique dès son plus jeune âge, la dernière recrue du label Watwaniya, Bahata, a dû voguer entre plusieurs genres musicaux avant de s’agripper à un genre en particulier où il pouvait «faire voyager ses émotions», le rap. Dans ce milieu, il trouvera, comme modèle, Cheikh mc et la Sexion d’assaut. Si au dpart, le rap constituait, pour lui, une espèce d’exutoire où il enregistrait des morceaux juste «pour rigoler avec des potes», dès 2018, il va y accorder une importance certaine.
En effet, au sein du groupe Tcheza gang qu’il créa avec ses acolytes, le natif de Mwali va commencer à se faire un nom, et à goûter aux odeurs de la scène. Au sein du collectif, le rookie s’est toujours distingué, en arborant un style et un flow si particuliers, capable d’accélérer quand il fallait, de ralentir si nécessaire et, même, de se livrer à l’exercice du chant. En témoigne la fin du couplet de Leo na meso en featuring avec Zoubs Mars qu’on ne présente plus.
Le déclic
Et comme il faut toujours un coup de chance pour faire basculer un destin, celui de Bahata viendra du côté de Watwaniya, en septembre 2020. «J’ai signé chez Wtwaniya cette années-là. Après la sortie de mon morceau Tsami tsawe, un ami, Tafsir, l’a envoyé à Faraz* et ce dernier l’a transféré à Cheikh mc qui m’a contacté en personne. De là est née mon aventure au sein du label», aime-t-il à raconter. Depuis, Hatami Archimede Mkouboi – de son vrai nom – n’a cessé de gravir les échelons. Le 30 juillet 2021, il est présenté au grand public en dévoilant le premier volet de sa série de freestyle Bahata, en featuring avec… Cheikh mc. Dans cet exerce, le rappeur fait preuve de calme et de sérénité, mais ce fut en trompe l’œil. Dans Bahata 1, on y découvre un fin kikeur, avec un flow déroutant, une facette qu’il affichera également dans Bahata 2, où il ajoutera une énergie foudroyante.
A en croire le rappeur, cet amour pour le rap Harcord ne daterait pas d’aujourd’hui : «J’aime aborder des thèmes particuliers, ceux de la rue, du ghetto. J’aime dépeindre la réalité quotidienne. Je m’applique également à révéler la difficulté de s’en sortir dans la musique, plus particulièrement dans le rap à Mwali», devait-il soupirer.
Toutefois, il sait aussi se montrer à l’aise dans des morceaux à tendance mainstream, comme son passage dans le très solaire Msafara, en featuring avec Chebli ou encore, son couplet très remarqué dans Disco, le dernier hit de son label. En attendant de délivrer un véritable projet, l’artiste entend poursuivre sa série de freestyle et, du haut de ses 22 ans, il assure (, un peu comme un défi ?) : «vous n’êtes pas prêts pour la suite...»n
*chanteur et producteur chez Watwaniya),
Hairiat Mohamed (stagiaire)