Le Centre national de documentation et de recherche scientifique a présenté son bilan triennal 2019-2021 à l’occasion de la célébration de son quarante-troisième anniversaire. Des résultats qualifiés de «satisfaisants» malgré quelques ratés par rapport au plan d’action 2019-2021.Depuis sa création en 1979, le «Centre» manque un peu de tout et a beaucoup de mal, jusqu’ici, à jouer pleinement son rôle et à atteindre ses objectifs. Le nouveau patron de l’institution, Dr Toiwilou Mze Hamadi, «fait tout», selon lui, pour redresser la barre à travers «des actions concrètes», mais le chemin est long.
«Le bilan de ces trois dernières années où je suis à la tête du Cndrs, n’a pas été reluisant. Toutefois, j’ai pu réaliser certaines actions importantes voir même cruciales pour l’institution» a estimé Toiwilou Mze Hamadi qui dit avoir hérité d’une institution qui souffrait de «plusieurs pandémies» notamment au niveau de la gestion administrative. «C’est ainsi qu’on ne savait même pas qui fait quoi et comment», a-t-il constaté.
Des avancées et des difficultés
«Mais, désormais, tout cela est dernière nous, tous les départements sont bien structurés. Plusieurs stagiaires avaient passé plusieurs années au Cndrs sans contrats ni rémunération aucune, ce que j’ai pu régler», a assuré le directeur.Dans un monde où le digital prime, l’institution s’est engagée dans la numérisation des données de la bibliothèque nationale, du musée et des archives nationales. Durant ces trois dernières années, en effet, le Cndrs a pu récupérer et informatiser de nombreuses données qui moisissaient dans des supports divers, cela suite à une formation en «conservation et restauration» de collections menée par le Laboratoire de Conservation, Restauration et recherches de Draguignan en France.
Parallèlement, le site web a été remis à jour, et un laboratoire de linguistique dédié à la valorisation du Shikomori a été créé.Dans un tout autre domaine, on a procédé à l’installation de stations sismiques à Kangani, à Ndzuani, à Mbatse à Mwali, au niveau du Karthala et à Dibwani, à Ngazidja, pour surveiller l’activité volcanique.Par ailleurs, l’équipe du département de biodiversité du Cndrs a publié deux ouvrages sur leur domaine.
Malgré ce bilan qualifié de «positif», le directeur de l’institution rappelle qu’une partie de son plan d’action n’a pas être réalisée. C’est ainsi que l’institution, non seulement, rencontre de grosses difficultés dans la collecte des données historiques, de littérature comorienne mais, surtout, n’arrive pas à «protéger» ce qui a déjà été répertorié et collecté. Comme nous l’avions relevé dans nos précédentes éditions, la bibliothèque nationale a du mal à jouer son rôle de protecteur de la mémoire nationale.
«Nous avions proposé dans notre plan d’action 2019-2021 des activités qui, malheureusement, n’ont pas pu être réalisées. Nous avions proposé des séminaires, un inventaire national des biens naturel et culturel, matériel et immatériel, mais faute de moyens cela n’a pas été réalisé». C’est ainsi que, toujours selon son patron, le «centre» ne serait pas parvenu à organiser suffisamment d’expositions et mener une politique suffisamment efficace d’acquisition de «biens».Outre l’insuffisance de moyens, Toiwilou Mze Hamadi a, surtout, déploré le peu d’implication gouvernementale dans les activités du centre.
«Miser sur la formation»
Ensuite, Toiwilou Mze Hamadi s’est étendu sur la question des agents de l’institution dont beaucoup ne relèveraient pas du domaine dont ils sont, pourtant, employés. Pour remédier à cette difficulté, le «Centre» a, durant cette période, misé sur le renforcement des capacités professionnelles et académiques des employés afin de leur permettre de pouvoir répondre aux exigences liées, notamment, à l’indispensable effort de protection du patrimoine national. C’est ainsi que des agents ont bénéficié de formations sur le tas et que d’autres sont partis à l’étranger pour des formations universitaires financées par le Service de coopération et d’action culturelle (Scac) de l’ambassade de France à Moroni.
Précisément, un employé en master de communication et muséologie à Paris Sorbone, une en science de l’environnement à l’Université de Lyon, une en gestion de l’environnement à l’université Senghor et une autre à l’Université de Toulouse, toujours en France.«Dorénavant, l’institution et son personnel sont bien formés et équipés. Il ne pourrait y avoir de perfectionnement et de développement sans formation. Dans ce sens je suis ravi de constater que depuis 2019, il n’y a pas eu une année sans que nous n’ayons renforcé davantage les capacités du personnel parfois grâce aux interventions d’experts internationaux», s’est réjoui Dr Toiwilou Mze Hamadi.