Jean-Claude Carpanin Marimoutou est un poète et un critique littéraire français, né en 1956 à Saint-Denis à La Réunion. Il travaille à la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de La Réunion. Il est rattaché au laboratoire de recherche sur les langues, textes et Communication dans les espaces Créolophones et francophones.
Spécialiste des littératures indianocéaniques, il est également éditeur scientifique, membre du Comité international des Études Créoles (Ciec), collabore avec de nombreuses universités et intervient, régulièrement lors de colloques nationaux et internationaux. Après la maison d’édition «Les chemins de la liberté», le grand homme réunionnais de lettres est devenu directeur littéraire, jusqu’en 2000, des éditions «Grand océan» à leur création, puis directeur des éditions «K’A» créées par son ami le peintre et poète «André Robèr».
Traducteur, il collabore avec Kristof Langromme à la traduction de la pièce théâtrale Le médecin malgré lui du Français, Molière, avec Lolita Tergemina à la traduction de la pièce d’Anton Tchekhov «Malsoufran la & in domann pou marié» en créole réunionnais ainsi que la pièce de Vincent Fontano «Tanbour» en français.
Son cas global d’études est les études postcoloniales, plus précisément la littérature française.
«Je m’intéresse à ce que j’appelle le spectre colonial dans la littérature française des dix-huitième et dix-neuvième siècles. J’essaie de voir comment les réalités de l’empire colonial français apparaissent dans les textes, soit à travers les thèmes soit à travers les manières de penser, les relations, la domination, la résistance, entre autres», a-t-il indiqué.
Heureux de rencontrer, discuter et échanger…
Le chercheur s’intéresse beaucoup, également, aux relations entre littérature et révolution, aux littératures de l’Océan indien en français et en créole de l’Océan indien et d’ailleurs. «J’ai eu comme étudiants plusieurs écrivains à Maurice, la Réunion, aux Comores et à Madagascar. J’ai dirigé aussi des thèses de mémoire de Master et Dea sur la littérature malgache, mauricienne, réunionnaise et comorienne», se rappelle-t-il.
De 2003 à 2010, Carpanin sera détaché pour monter avec François Verges le projet de la Maison des civilisations et l’unité réunionnaises qui était à la fois un centre culturel et un musée vivant. Le grand chercheur n’a pas tari d’éloges au premier Salon du livre Comores Océan indien. «D’abord, il a le mérite d’exister et c’est une excellente initiative». Ce rendez-vous permet surtout à des gens qui ne se connaissaient pas de se rencontrer, de monter des projets en commun, estime-t-il.
Il a relevé les petits couacs qui ont eu «ici et là» mais qui, selon lui, allaient être résolus progressivement. «Ces petits problèmes vont trouver leurs solutions», a-t-il assuré.
Carpaninn se dit satisfait et content d’être à ce salon pour rencontrer tous ces gens, discuter et échanger avec eux. A en croire cette grande figure de la littérature de l’Océan indien, ce salon ouvre toujours des horizons.
«J’ai noté que dans les conférences, les tables rondes, les lectures de poèmes, il y avait toujours un public intéressé, en particulier lors des rencontres avec les lycéens, les collégiens, les élèves et les étudiants. J’ai passé des moments extraordinaires ici».
On se souvient que «Testaments de transhumance» du Comorien, Saindoun Ben Ali (lire notre avant-dernière livraison) a été édité aux éditions «Grand océan» sous la direction de Carpanin. Le Réunionnais va également diriger un autre projet de Saindoun et Nassuf Djeilani, autour de l’anthologie de la poésie contemporaine en langue comorienne.