Le collectif Art 2 la plume a présenté son nouveau concept de scène libre hier 14 août au soir sur les bords de la baie de Kalaweni à Moroni. «Carrefour», cette scène libre ambulante espérait réunir poètes, slameurs et chanteurs pour «partager l’art en dehors de la scène». Si quelques slameurs ont répondu à l’appel, cela n’a été le cas pour les autres artistes et, encore moins, pour le public. Cela n’a toutefois pas empêché Géré El Mourad, Soule Antoyi Abdou, Fouad, Nounou one, Tchatcha man, Ouled, Ansoir Junior et Senior ou encore Intissam Dahilou de prester en pleine air au tour de quelques bougies.
«Il fallait s’y attendre»
«On s’attendait à ce que le public ne réponde pas comme on l’aurait souhaité. En effet, nous sommes en période de mashuhuli et il est difficile d’arracher un Comorien des délices du anda*. Ce soir, s’était la pose de la première pierre de notre nouvelle scène libre ambulante. Nous allons continuer un peu partout dans les rues de la capitale».
Il faut dire aussi qu’il y a un bail que le Collectif n’a pas organisé d’activités et que, pour cela, il faut du temps pour retrouver l’art de la scène libre d’antan. «Si les gens ne viennent pas en salle, c’est à nous d’aller vers eux. J’espère que pour la prochaine fois, il y’aura une très belle communion entre artistes et public», a souhaité son président, Ansoir Mohamed.La poignée de slameurs présente pour cette première a surtout scandé au présent les douleurs du passé et prêché le bonheur pour un «futur proche».
Tout y est passé
De la «dictature» au Visa Balladur en passant par la pauvreté et l’injustice, ils n’ont pas mâché leurs mots face aux maux qui gangrènent leur pays en particulier.
Toutefois, cette nouvelle expérience semble avoir souffert d’un déficit de créativité avec les mêmes personnes, les mêmes textes pour les mêmes émotions, ça devient redondant. «J’ai l’impression que les artistes comoriens ne veulent pas travailler leur art. On n’essaie pas se dépasse. On attend que quelqu’un face le premier pas sur une belle création pour emboiter le pas. Que ce soit dans le slam, le rap ou la danse, on assiste à la même scène. Tout le monde veut ressembler à un tel ou tel artiste. Quand est-ce les autres vont s’inspirer de nous?», s’inquiète Ansoir Mohamedn
*«Grand mariage» ou «mariage traditionnel»