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Cheikh mc au stade de basket de Moroni I Un retour en apothéose

Cheikh mc au stade de basket de Moroni I Un retour en apothéose

Culture | -   Housni Hassani

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Cinq ans après le légendaire concert d’août 2017 Itsandra, l’interprète du célébrissime Mwambie revient pour un «concert historique. Une heure de show, vingt titres joués entièrement, le Cheikh a, comme qui dirait, «respecté son public» et qu’il a annoncé la sortie de Idukio, le 29 juillet prochain.

 

Lundi dernier, cinq ans après le légendaire concert d’août 2017 à la plage d’Itsandra, Cheikh mc a enflammé, cette fois-ci, le Stade de basket de Moroni lors d’un spectacle coproduit par l’Alliance française de Moroni (Afm) et Watwaniya production, dans le cadre du projet «Prenez vos stylos» (ateliers d’écriture rap dans les écoles) initié par l’institution française.L’occasion pour l’auteur du célébrissime Mwambie de renouer avec l’adrénaline des grands soirs.Pour ce nouveau show, Cheikh mc avait lancé un concept sur les réseaux qui a permis de faire le casting de jeunes rappeurs «pas forcément dans la lumière» pour assurer la première. Les cinq jeunes retenus ont, tous, performés.


Pour lancer les hostilités, le jeune Mossmo Cotchino a été choisi, suivi de Fokus, Ayidii, Gnax et Nadjiboy, tous, aussi bouillants les uns que les autres, des adeptes du drill qui ont fait «jumper» – comme on dit dans le jargon du milieu – un public jusque-là timoré.En la matière, la montée de Bahata sur scène a littéralement changé l’image du concert. Sa gestion de l’espace, sa complicité avec un public qui, pourtant, le découvrait pour la plupart, n’ont fait que conforter son statut de talent prometteur. «Je me sens de plus en plus à l’aise. Le public était hyper chaud. Ce qui m’a facilité les choses», a déclaré la dernière recrue du label Watwaniya.

Déchets interdits

La suite de cette première partie a navigué entre les sonorités afro d’Ibou Black, Faraz et Norena, et la lourdeur des beats du rappeur Asam, qui a gratifié le public de son classique Kwanaushinda, ainsi que de morceaux de son nouvel album, Anza shipaza.23h20, tel un chef de meute, «Le» Cheikh débarque et met tout un stade en ébullition. Poings levés au ciel, Cheikh mc et ses invités ont reproduit la scène mythique du clip de Révolution, le premier morceau qu’il a joué. Une introspection loin d’être anodine, tant ce concert était pressenti pour annoncer un vent de fraîcheur pour une culture comorienne, encore, lourdement lestée par le passage de la Covid-19.


La suite était tout simplement «épique». Cheikh mc a revisité son catalogue musical baigné dans les bangers et le hit, «tous intemporels», devait avouer un spectateur.
Résultat? Une heure de show, vingt titres joués entièrement, et un véritable battle entre l’artiste qui alternait entre ses classiques et des chansons plus récentes, et un public en transe à la limite de l’emprise du «rumbu» avec, à la clé, des chœurs à n’en plus finir. Pourquoi faire «Hamwemweu» (= doucement) quand on peut faire dans le «msadjadja» (= bordel). Un moment de répit? «Kapvu» (= il n’y en a pas), bien que Cheikh mc s’égosillait à calmer son public. Debout en bout, cette soirée, «dja mnazi» (= comme un cocotier), n’avait aucun déchet.Enfin, l’artiste devait annoncer que son quatrième album, Idukio, sortira le 29 juillet prochain. Il en a dévoilé deux extraits à savoir Ahe et Daima et, sur scène, il a joué, en exclusivité, Mhaza, qui figurera dans l’opus.Selon un avis très partagé, le rendez-vous restera dans les annales, malgré une affluence moins importante que celle à la auquel le Cheikh est habitué.

 

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