L’alliance française de Moroni a vu la projection de trois courts-métrages du réalisateur Farouk Djamily, vendredi 10 novembre. Artarrya, Asga spirit et Twarab renaissance, trois films qui ont un point commun à savoir l’art et la Culture. Cela dans un pays, parfois imaginaire, où il n’est pas toujours aisé de s’épanouir et de vivre pleinement de son art.
Dans Artarrya, les choses sont «simples» : l’art et la Culture sont catégoriquement interdits par l’autorité publique. Le summum de l’histoire c’est quand une ministre invitée au journal télévisé pour parler des arts déclare que cela n’avait aucune importance et «ordonne» à la journaliste de parler d’autres choses : «Je suis une ministre du gouvernement, si tu ne parles pas d’autres choses tu vas être limogée. Les arts et la Culture importent peu». Un brin caricatural, la scéne a un air de déjà-vu en terre comorienne.
Asga Spirit, une oeuvre sur le tournage du clip Asga du rappeur, Jetcn Balacier, relate la cohésion qui existe entre artistes des quartiers sud de Moroni. Bien qu’ils ne fassent pas partie du cercle restreint du rappeur, danseurs, managers, chateurs, parfois même des particuliers, se sont mobilisés au profit du tournage du clip. Pour la petite histoire, le rappeur a fini la nuit en garde-à-vue pour «avoir tourné au quartier Asigaraly sans autorisation». Même chose pour Artarrya dont les acteurs et réalisateur ont, également, été arrêtés.
Malgré tous ces soucis, Farouk Djamily laisse entrevoir de l’espoir avec le film Twarab renaissance. Ce documentaire de dix-sept minutes suit de près l’orchestre Twarab Ayn qui se bat, y apprend-on, pour ressusciter le twarabu comorien qui, aujourd’hui, a tout le mal du monde à résister aux mille et une influences qui s’installent dans le monde de la musique comorienne. Même si, quelque part, la mèche commence à prendre. Bien que le réalisateur Farouk Djamily soutient que ces trois films n'ont pas été tournés le meme anneé et que les points communs sont juste une coincidence , le public y verra une certaine «suite logique» et même qu’ils se complètent.
A propos de twarabu, l’idée de créer Twarab Ayn vient de l’association Uwanga. Cela dans le but de sauvegarder cette partie du patrimoine en difficulté et qui, sont convaincus les instigateurs de ce mouvement, serait tout simplement en train de se perdre. «Comme on peut le constater de pans entiers de nos coutumes, de notre histoire se perdent. Notre rêve est simple, faire renaitre le twarab classique. De sorte à pouvoir l’exporter vers d’autres pays et régions comme Zanzibar, le Maroc ou encore l’Egypte qui, eux aussi, ont leur twarab», tient à rappeler le fondateur de l’orchestre, Abderemane Wadjih.