Le film documentaire intitulé «Un jeune=un emploi», de la réalisatrice comorienne Lailat Abdou Tadjiri, a été élu, samedi 1er septembre dernier, meilleur film documentaire au festival international de court-métrage de Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. Il s’agit là de l’édition zéro de ce festival lancé par le meilleur réalisateur congolais 2017, Michael Gandoh, dans le but de «développer au travers de ses activités un travail d’incitation à la formation des réalisateurs, la production des courts-métrages et offrir une plateforme de visibilité aux films courts».
«Un jeune=un emploi» est le quatrième film de Lailat Abdou Tadjiri, après «Illusion» en 2014, «Encre de mer» en 2015 et «Je lutte, donc je suis» en 2017. «Ce prix vient couronner tout ce que j’ai réalisé jusqu’ici. Il est venu me convaincre que rien n’est impossible, et qu’avec un peu de confiance en soi on peut arriver à réaliser de grandes choses», a réagi la lauréate du Comoros international film festival (Ciff) 2015. «C’est autant une fierté pour moi que pour tous ceux qui ont toujours cru en moi», a-t-elle renchéri. La cérémonie de lancement de ce nouveau-né du cinéma congolais a eu lieu, du 30 août au 1er septembre, à l’Institut français du Congo (Ifc) de Pointe-Noire, capitale économique de la République du Congo et ville du cinéma congolais. Une quinzaine de courts-métrages y ont été projetés durant ces trois jours de compétition. Lailat Abdou Tadjiri, actuellement en Ouganda, n’a pas pu y participer, malgré les sollicitations des organisateurs, en raison de ces études.
Une réflexion politique
C’est une autre nouvelle distinction pour l’ancienne représentante comorienne à Miss University Africa 2017, après le troisième prix du Pocket Film en 2014 et le premier prix du Ciff en 2015. Les candidats au Festival international du film court de Pointe-Noire devaient présenter un court-métrage de vingt six minutes au maximum qui a fini d’être tourné le 1er janvier 2016. L’œuvre pouvait être présentée sous forme de fiction, de documentaire, de docu-fiction ou de film d’animation. Il devait être en français, ou bien dans une toute autre langue mais avec des sous-titres français.
«Un jeune=un emploi» de Lailat Abdou Tadjiri se présente comme un film documentaire d’un peu plus de douze minutes. Sorti en mars 2018, il renvoie au slogan de campagne électorale «Un jeune, un emploi» de l’actuel président de la République, Azali Assoumani. La réalisatrice revient dans ce court-métrage sur l’accession de celui-ci au pouvoir en mai 2016, et sur sa «volonté de développer les Comores tout en les conjuguant dans les pays émergés du monde à l’horizon de 2030». Elle dresse, dans un premier temps, un tableau critique de la situation du pays (en français), avant de donner la parole aux citoyens Comoriens (en comorien avec des sous-titres français). «L’émergence est beaucoup plus virtuelle que réelle. Les autorités n’ont pas pris le temps d’expliquer aux Comoriens ce nouveau concept qui a surpassé celui de certains anciens présidents», expose-t-elle rappelant, notamment, le «Pvanu ngarendo Rehemani» de Taki Abdoulkarim et le «Mtsona trongo kamwaparo zona» d’Ahmed Abdallah Sambi. Le tout accompagné du titre «Nawambe» de Maalesh.