Après l’éclat de la Journée nationale des Comores à l’Expo Universelle Osaka-Kansai, célébrée le 12 août dernier, le pavillon comorien s’apprête à relever un nouveau défi : organiser la Journée des Objectifs de développement durable (Odd), prévue le 11 octobre prochain et, ainsi, inscrire l’archipel dans la dynamique mondiale de l’Agenda 2030. L’objectif prioritaire est de montrer que les Comores, malgré leurs moyens limités, veulent jouer leur rôle dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Au programme, un temps fort attendu avec un défilé de mode engagé.
Comme à Dubaï Expo, la créativité comorienne devrait pouvoir monter sur scène pour conjuguer élégance et durabilité. Dans ce rendez-vous, chaque pièce sera «pensée comme un manifeste», assure ses promoteurs : Respect de la nature, valorisation des savoir-faire traditionnels, promotion de l’autonomisation des femmes et mise en lumière du rôle stratégique des ressources marines. Avec deux axes «clairs» : la mer comme richesse à préserver, et la femme comme actrice clé d’une croissance inclusive.
La «longue attente»
Mais face à ces ambitions, une autre réalité frappe, avec un budget qui ne suit pas : «Malgré notre détermination, l’absence de financement nous empêche d’organiser cet événement dans les conditions optimales», regrette l’équipe du Pavillon comorien. Deux demandes de sponsoring ont bien été déposées, auprès du Ministère de l’Environnement et du Système des Nations unies en septembre, mais aucune réponse à ce jour. Pour la commissaire des expositions et foires, Rahamatou Goulam, l’enjeu est de taille. Pour elle, en effet, «la contribution du gouvernement est indispensable. Une Exposition universelle, c’est une vitrine mondiale. C’est l’occasion de renforcer les partenariats, de mettre en valeur le patrimoine et le talent d’un peuple».
En attendant, les stylistes comoriens refusent de baisser les bras et se disent prêts à défiler le 11 octobre, «vaille que vaille» car, pour eux, l’Expo Osaka-Kansai reste une plate-forme unique d’opportunités. Toutefois, cela n’est pas sans conditions. Ils sont prêts à retrousser les manches en attendant que l’Etat comorien veuille bien mettre la main à la poche. A ce sujet, la commissaire rappelle que le budget qui devait être alloué à la journée des Odd a, d’ores et déjà, été remis à l’autorité compétente mais que c’est le suivi se fait prier.
En marge de la Journée nationale tenue le 13 août dernier, un forum économique a déjà porté ses fruits. A en croire Rahamatou Goulam, plusieurs entreprises japonaises se sont montrées prêtes à collaborer dans l’agriculture et les filières de rente, avec l’appui du projet Afidev. «Un projet de jumelage entre une ville comorienne et Komoro (préfecture de Nagano au Japon) est également sur la table, ainsi qu’un futur partenariat dans le tourisme et l’artisanat. Ainsi, malgré les obstacles financiers, le Pavillon des Comores continue de se battre pour transformer cette vitrine internationale en tremplin pour l’avenir», a conclu la cheffe de l’équipe comorienne à l’Exposition Osaka.