Le Musée national des Comores, en collaboration avec Icom-Comores, a célébré la Journée internationale du musée lundi 19 mai au Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) sous le thème «L’avenir des musées au sein des communautés en constante évolution».Aussitôt les portes du musée national ouvertes, les élèves des établissements scolaires, en particulier, se sont lancés à la découverte des richesses exposées dans ce lieu riche en histoire. Après la visite d’environ huit-cent objets exposés sur les quatre département du musée, les visiteurs ont assisté à un atelier sur l’utilité et l’usage des meules à pierre dans la société comorienne avant de suivre un documentaire sur le métier de forgeron à la traditionnelle.
«Je suis très ravi de découvrir le Musée national des Comores. C’est ma première fois et j’en suis fier. Il y a tellement de choses à apprendre sur le passé du pays et surtout comment forger l’avenir. Je vais certainement revenir sur les lieux pour apprendre davantage. Personnellement j’aspire à devenir muséologue, parce que je veux contribuer à l’effort de protection des richesses de notre pays», a avancé une élève de l’école primaire publique de Mbuweni à Moroni.
Résilience et innovation
L’après-midi de la célébration de cette journée a été consacré à la table ronde animée le directeur général du Cndrs, Dr Toiwilou Mze Hamadi, le responsable du conservatoire du patrimoine culturel, Mohamed Mboreha Selemane, et le responsable du musée national, Tabibou Ali Tabibou.Le premier a mené une réflexion sur le Musée national des Comores face aux mutations sociales qui avait comme titre «Entre ancrage communautaire, transmission des savoirs et innovation culturelle».«Le Musée national des Comores, face aux mutations sociétales actuelles, peut se positionner comme acteur de résilience et d’innovation. Sur le plan pédagogique, il peut devenir un espace d’apprentissage actif, en s’ouvrant davantage aux écoles, aux jeunes publics, et en intégrant des outils numériques pour une médiation interactive et moderne. Parallèlement, il peut renforcer son ancrage communautaire en construisant ses expositions et ses contenus avec les communautés locales, véritables dépositaires du patrimoine vivant», a souligné le directeur du Cndrs.
Une approche «collaborative» susceptible de permettre, non seulement, de valoriser les savoirs autochtones, mais aussi de renforcer le sentiment d’appartenance des citoyens à leur Culture et à leur histoire. A l’en croire, le Musée des Comores a le potentiel de devenir un «véritable catalyseur de lien social et de développement durable, en phase avec les réalités mouvantes de la société comorienne». «Cela, devait-il insister, à condition de repenser ses fonctions, d’impliquer les citoyens et de s’ouvrir à l’innovation de manière à jouer, pleinement, son rôle dans la construction d’un avenir culturel partagé.
Pendant que le responsable du musée national appelait à «valoriser le numérique du patrimoine archéologique de l’archipel des Comores au Musée national des Comores», Mohamed Mboreha Selemane a, quant lui, porté sa réflexion sur l’Intelligence artificiel comme pouvant être un avenir du musée national des Comores.«Les technologies immersives et le métavers, offrent des leviers inédits pour la conservation, la gestion et, surtout, la promotion du patrimoine culturel muséographique dans un cadre de réinvention de la relation entre les visiteurs, aux premiers rangs desquels les communautés locales du musée, et ce dernier», a conclu le responsable du conservatoire du patrimoine culturel du Cndrs.