L’association Kam’Art Culture vient de lancer un concours national de danses traditionnelles, le vendredi 29 août, en partenariat avec le gouvernement de l’Union des Comores, dans le cadre des festivités marquant la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance. Selon les organisateurs, l’événement réunira trente troupes, dont dix par île, issues de Ngazidja, Mwali et Ndzuani, afin de mettre en lumière la richesse et la diversité du patrimoine culturel immatériel comorien à travers la danse traditionnelle.
Ce concours intitulé «Une nation, mille danses», vise, selon les organisateurs, à renforcer l’unité nationale et à encourager la production d’écrits sur la danse traditionnelle comorienne : «on ne pouvait pas célébrer les cinquante ans d’indépendance sans mettre en avant la Culture.
Elle est le reflet de la société. Une Nation, c’est une identité, des racines, une Culture. Si aujourd’hui le pays s’efforce d’inscrire son patrimoine matériel à l’Unesco, à travers, notamment, nos médinas, il est aussi de notre devoir de protéger le patrimoine immatériel, en particulier les danses, pour accompagner cet élan national», a expliqué le président de l’association Kam’Art Culture, Rahim Elhad, avant de regretter la disparition «progressive» de ce patrimoine riche en danse, chants, contes et légendes par le Hale na hadisi.
Tout au long du mois de septembre, des phases régionales se tiendront chaque week-end sur Ndzuani, Mwali et Ngazidja. Les troupes vont présenter leur art devant le public et un jury composé de spécialistes de la culture et des arts. Les meilleures formations de chaque île se retrouveront, par la suite, à Ndzuani, le 5 octobre prochain, pour la grande finale. Tout au long du concours une émission télévisée hebdomadaire, intitulée Dakika za ngoma, mettra en avant les troupes participantes, leurs histoires, leurs danses et leurs engagements.
Djaliko sur clé Usb
«Le gouvernement, à travers le secrétariat général, accompagnera ce projet car nous sommes convaincus qu’un pays, s’identifie par sa Culture. Depuis le lancement des festivités du Cinquantenaire, nous avons assisté à l’organisation de nombreuses activités culturelles telles que Daradja Festival, des concerts de twarabu et de hip-hop au stade Maluzini, entre autres. Tout cela participe à la mise en valeur de ce secteur», a soutenu le représentant du secrétariat général du gouvernement, Ali Oubeidillah.
Ce rendez-vous est d’autant plus bienvenu qu’on fait face, actuellement, à une disparition progressive des troupes de danses traditionnelles dans de nombreuses localités.
Il fut un temps où chaque cité comorienne avait sa troupe de danse et son orchestre de twarabu. Aujourd’hui, tout cela n’est plus qu’un souvenir. «A la place, on assiste, désormais, à des djaliko où l’on danse sur des chansons enregistrées sur clés USB. C’est regrettable. Nous voulons y remédier à travers ce concours. Des prix seront remis aux lauréats afin d’encourager les troupes à continuer à protéger et à transmettre notre patrimoine», a conclu Rahim Elhad alias le Parolier du Karthala.