“Mettre en valeur le twarab» : c’est le but du concours de la chanson initié, cette année, par l’Alliance française (Af) de Moroni. L’annonce de son lancement a été faite en conférence, hier, lundi, dans la matinée, par les trois membres du jury. A savoir le directeur de l’Af de Moroni (qui a fait carrière dans la musique), Jean-Rémy Guédon, l’artiste Bourguiba ainsi que le chargé de communication de l’institution, Salim Abdourazak Hafsoit. Le choix de ce jury reposerait sur la volonté de garder les mêmes membres durant les trois mois de compétition.
Sur les quatorze orchestres qui ont répondu à l’annonce, douze ont été retenus. «Nous planchions, au-départ, sur six orchestres. Mais vu la qualité des enregistrements que les candidats ont envoyé, nous avons décidé de revoir ce chiffre à la hausse», explique Salim Abdourazak Hafsoit.
Le concours se déroulera tous les quinze jours, à partir de ce vendredi 15 mars, à raison de trois orchestres par soirée. Ce qui fait cinq soirées de twarabu au total, en comptant la finale, prévue au mois de juin. Trois orchestres seront choisis par le jury en vue de la finale. «Bien qu’il y ait plusieurs soirées, le concours est continu. Nous ne pouvions le faire en une seule soirée seulement, vu le nombre d’orchestres», étaye Bourguiba. Ce concours est d’autant plus le bienvenu que le “twarabu est très peu joué ces derniers temps”, s’inquiète-t-il.
Trente minutes de prestation
«C’est, surtout, la prestation scénique qui prime», précise le directeur de l’Af, qui annonce une dizaine de grilles d’évaluation qui seront prises en compte par le jury dans sa délibération. Il cite la musique, les costumes, le charisme, l’ambiance, entre autres. «On se donne la liberté d’avoir un jugement cohérent par rapport à ce que nous aurons vu et entendu», signifie-t-il.
La première soirée, de vendredi prochain, mettra aux prises les orchestres Mi-Sambeco de Mitsamihuli, Miad El Comores de Mvuni et Utamaduni des Comores. Chaque orchestre disposera de trente minutes de prestation. «Il revient aux participants de les gérer au mieux».
Pour Bourguiba, «cette politique va inciter les orchestres à remonter sur la scène. Et ce n’est qu’un début, d’autres concours vont suivre dans les années à venir, avec notamment des orchestres des autres îles». «C’était très lourd de s’ouvrir directement à l’ensemble des îles. Nous avons choisi de nous lancer, d’abord, en commençant par Ngazidja», ajoute Jean-Rémy Guédon.
Sur la route de Koweit City
Quelques uns des orchestres en lice ont pris part à cette conférence, notamment Mi-Sambeco de Mistamihuli, représenté par Fayssoile Moussa. Ce dernier trouve que l’idée de l’Af de Moroni va dans le sens de leur projet de remettre sur pied le légendaire orchestre Sambeco. «L’orchestre est resté en sourdine ces dix dernières années, avec l’abandon de ses principaux éléments. Nous nous sommes mis à l’idée de reconstituer le groupe. Il est maintenant bien équipé, et les répétitions ont repris. Nous avons à cœur d’être à ce rendez-vous», explique-t-il. Histoire, surtout, de bien préparer le festival de musique traditionnel des pays de la Sadc, qui aura lieu au Koweit, et dans lequel le nouveau Sambeco est programmé.
Le gagnant du concours bénéficiera du financement d’un album, de dix titres, pour ce qui est de l’enregistrement, le mastering et le mixage. Le deuxième et le troisième auront droit, respectivement, à quatre et deux morceaux. Mais, comme le précise le directeur de l’Af de Moroni, «au-delà de la compétition, l’important c’est de participer, de partager ensemble de bons moments».
Dayar Sd
