Pour mieux valoriser le shiKomori, Mestou entreprise en partenariat avec 4 Etoiles éditions et Orelg ont organisé un «Concours national de dictée en Shikomori» mardi 23 août dernier à l’Institut universitaire de technologie(Iut). Avec seulement trois fautes Nousbati Bouchouroine s’empare de la première position et repart avec un chèque de cent cinquante mille francs. Soixante-trois candidats ce sont départagés les quatre prix proposés par les organisateurs.«Dans ce pays, on ne nous a pas assez appris à valoriser la langue. Alors j’adresse un grand merci au aux organisateurs de cette dictée qui valorise notre langue. Cette victoire je la dédie aux professeurs qui m’ont enseignée au département de Lettres modernes françaises dont Moinaecha Cheick Hahaya, Fathati Hassan et Djae Ahamada Chanfi et qui m’ont transmis l’amour de la langue comorienne. Grâce à eux, j’ai continué à apprendre encore plus notre belle langue», a déclaré Nousbati Bouchouroine.

Le slameur, Hicham Saïd, qui est arrivé en deuxième position avec seulement cinq fautes a, quant à lui, reparti avec un enveloppe de cent mille francs : «Le plus important dans ce concours n’a pas été le chèque symbolique de cent mille francs mais notre amour pour la langue comorienne. Hommage aux organisateurs et à tous ceux qui m’ont soutenu car vous venez de montrer combien notre langue est riche», devait renchérir l’ancien champion national de slam en comorien.

Le slameur Ibrahim Mohamed, venu de Ndzuani spécialement pour ce concours, s’est emparé de la troisième position et a reçu la somme de cinquante mille francs. Abdouloihab Papa s’est adjugé la quatrième place et bénéficie d’un billet d’avion aller-retour pour une comorienne de son choix. «Cela a été difficile pour moi de pouvoir me rendre à Moroni pour ce concours. Un grand merci à tous ceux qui m’ont permis d’être là. Je ne suis pas venu pour l’argent car je savais que même si j’avais décroché le premier prix cela n’allait pas couvrir les dépenses. Ce voyage je l’ai fait pour l’amour et la valorisation de notre langue. Grand merci au docteur Djohar* grâce à qui j’ai appris l’orthographe du shiKomori», a conclu le slameur du collectif Pwomwezi.

Dans un pays où la langue tarde à être enseignée dans les écoles, Mestou entreprise tente d’apporter sa pierre à l’édifice par le biais de ce concours ouvert exclusivement aux Comoriens. «Nous avons laissé de côté l’argent, le temps et l’énergie pour le bien-être de notre pays. J’espère qu’il y aura une deuxième édition. Narishindane ha ndjema ili entsi yahatru yende usoni», a déclaré Eddine Abdou plus connu sous le pseudo de Mestou entreprise avant de féliciter les participants qui ont bien voulu s’inscrire à cette première édition.Du milieu des années 1970, un premier concours de shiKomori sous forme de dictée avait été organisé à l’intention des élèves du secondaire dans les lycées. C’était sur l’initiative du régime révolutionnaire soilihiste dans le cadre de son programme d’adoption du shiKomori comme première langue dans l’administration publiquen

*Le dr Djohar assure une chronique sur le shiKomori tous les mardis dans votre quotidien