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Conférence du mois de ramadhwani au Cndrs I «Rôle de la femme dans la société, hier et aujourd’hui»

Conférence du mois de ramadhwani au Cndrs I «Rôle de la femme dans la société, hier et aujourd’hui»

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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La thématique du jour, exposée en présence du chef de l’Etat notamment, a été appréciée de toutes et tous, et a semblé avoir aidé l’assistance à intégrer le fait que la femme soit un levier incontournable du développement de la société

 

C’est autour du thème, «Rôle de la femme dans la société, hier et aujourd’hui», que le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) a placé la deuxième de ses désormais traditionnelles quatre «Conférences du mois de ramadhwani» animée par les enseignants chercheurs de la faculté Imam Chafiou de l’Udc, Dr Abdallah Adboul Ali et Dr Rahma Hamdani.Cette dernière a fait un bref historique de l’évolution du «traitement» de la femme dans la société avant l’islam, une époque au cours de laquelle elle aurait été «chosifiée» en soutenant, notamment, que des nouveau-nées pouvaient être enterrées vivantes étant considérée comme une honte et un poids dans la vie pour ses parents.
Force est de constater que même à plusieurs égards cette époque est belle et bien révolue, la femme n’a toujours pas la considération et la place qu’il faut malgré sa contribution, unanimement reconnue, au développement de la société.

«Plus de liberté et de biens»

«A l’avènement de l’islam, la femme a trouvé une place noble dans la société. Elle travaille au même titre que l’homme dans bien de domaines. C’est un privilège pour nous d’être de l’époque présente où la femme jouit de plus de liberté notamment aux Comores où la vie de l’homme tourne autour d’elle. Sans compter qu’elle est la gardienne de l’éducation dans la famille», s’est laissé convaincre Dr Rahma Hamdani.Elle devait, cependant, déplorer le fait que les femmes, aujourd’hui, n’aient pas suffisamment de résilience pour permettre à la vie de couple de durer pour le bien-être des enfants : «Actuellement, un mariage qui dure trois ans sonne comme un miracle».

«Ne pas se «chosifier»

Pour elle, dans la société comorienne, la femme a envoyé aux oubliettes la notion de «respect» : «qui aujourd’hui, respecte son père, son oncle ou ses frères. Tout est perdu. Toutefois, aux Comores, la femme jouit de plus liberté et bénéficie de beaucoup de biens dans la famille. Je ne dis pas qu’elle ne doit pas en avoir plus encore, comme le réclament beaucoup d’entre nous, mais il faut rappeler que nous en détenons plus aux Comores en comparaison à d’autres sociétés», a insisté la conférencière.


Les deux conférenciers se sont appuyés sur des versets du livre saint de l’Islam, le Coran, pour montrer le rôle de la femme dans la société d’hier comme d’aujourd’hui. Pour le Dr Abdallah Adboul Ali, il y aurait beaucoup de travaux dans lesquelles elle a sa place. Selon lui, la femme qui s’habille «dans le respect de la religion musulmane» serait beaucoup plus respectée que les autres. «Elle doit travailler à ne pas se chosifier. Elle a sa place dans le monde du travail et à la maison où elle est la gardienne. Elle doit travailler et a toujours eu sa place en politique. Les femmes du prophète Mohamed, par exemple, ont également été de très bonnes conseillères auprès du prophète», a soutenu Dr Abdallah Adboul Ali.


La commissaire au genre et la ministre du genre, présentes à la conférence, ont toutes deux «apprécié» le thème proposé par le Cndrs tout en rappelant qu’elle entrait dans le cadre de la célébration du mois de mars dédié au droit de la femme. «La femme comorienne est beaucoup plus respectée. Désormais, sa voix compte, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. Nous sommes aux devants de la scène, là où les hommes sont présents, nous avons notre mot à dire sans contrainte», a assumé la ministre Fatima Ahamada.Pour permettre à la femme de mieux jouir encore de son rôle dans la société, Dr Rahama Hamadi a proposé des solutions telles que la prise en charge de l’éducation des enfants en particulier et de la famille en générale.

«Elles sont très fortes»

Elle a également soutenu qu’il fallait «revenir aux enseignements de la religion musulmane pour pouvoir réussir à bâtir une société où la femme est un levier pour le développement de la société».«J’ai beaucoup appris de la conférencière. Elle a levé le voile sur des questions auxquelles je n’avais pas de réponses. Le thème de ce jour était très important. La femme est très forte, rien que le fait de mettre au monde. Je ne connais pas un homme qui, après avoir enfanté accepterait d’enfanter à nouveau. La question, actuellement, c’est de savoir comment garder les valeurs de notre société par rapport aux mutations actuelles du monde. Nous devons nous adapter tout en gardant les valeurs, notamment religieuses, que nous avons héritées de la société», a martelé, pour sa part, le chef de l’Etat, Azali Assoumani.

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