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Contre les violences faites aux femmes I « Utsiruwe », Bacar Nawiya sonne la révolte

Contre les violences faites aux femmes I « Utsiruwe », Bacar Nawiya sonne la révolte

Culture | -   Mahdawi Ben Ali

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Un opus, six titres et des mots qui, tous, crient un grand ras-le-bol. Un appel à ne «plus se laisser faire»

«Je plaide non coupable. Je ne suis pas coupable de mon corps, je ne suis pas coupable du choix de mon habillement, je ne suis pas coupable de votre lâcheté, je ne suis pas coupable de votre inculture, je ne suis pas coupable de votre incivisme, je ne suis pas coupable de votre intolérance». C’est à ces mots, très durs, que la slameuse, Bacar Nawiya, a recourt pour tenter de faire prendre conscience à la société quant au sort peu enviable – et c’est un euphémisme – de la condition de la femme.


Utsiruwe («Ne te tais plus!» est, ainsi, un opus de six titres qui, tous, sonnent comme un ras-le-bol contre les formes de violence faites aux femmes. Pour elle, la liste est bien longue et les «harcèlements», les «viols», la violence conjugale et bien d’autres. Avec le titre «Mes bleus vous le diront», elle intime sa douleur de «dire au monde» combien elle en souffre. C’est l’histoire d’un mariage au sein duquel la femme subit toutes les horreurs, même ce jour où son mari l’a poussée d’un escalier avant de l’abandonner à son triste sort et alors qu’elle était… enceinte. Elle y a perdu conscience et son… bébé.

«Tabous et normes A ne pas dépasser»

Dans un langage cru, sans tabou et sans la moindre concession, Bacar Nawiya constate : «la femme se meurt et perd jusqu’à la voix» de pouvoir dire combien elle a mal.Le plus dur dans tout cela, c’est que, à l’évidence, la violence faite aux femmes tend à se banaliser si elle ne prend des proportions inédites dans certains milieux. «Je suis une femme parmi tant d’autres. Victime de toutes les violences, prisonnière dans son silence, une femme qui n’a rien demandé», s’insurge-t-elle dans Mes bleus vous le diront avant de rappelle qu’elle souffre face à des «moeurs aux mille tabous et des normes à ne pas dépasser».


«L’autre en qui je me reflète, me renvoie l’image de la faiblesse, de la soumission et du maillon faible. L’autre traduit ma défense en insulte, mes revendications en révolte. L’autre me culpabilise de tous les maux, coupable de mon habillement, coupable de mon regard, coupable de ma voix qu’il juge «provocatrice». Ma féminité serait une raison valable pour qu’on me harcèle, pour qu’on m’agresse, pour qu’on me viol? Alors aujourd’hui, je plaide non coupable», lance-t-elle dans le morceau J’en souffre.

«Ma révolution»

Bacar Nawiya a commencé ses plaintes par Mzazi Mlezi pour rappeler l’effort de la femme pour faire de ce monde un espace de paix et de stabilité. Elle assure toutes les taches pour offrir un avenir meilleur. «Ce texte est ma révolution. Une révolution textuelle contre les agressions sexuelles que les ustadh ont commis, pour la tolérance zéro face aux détournements de fonds et compagnie, contre tous ces emplois offerts aux plus riches au dépend des plus instruits. Pour toutes ces filles souillées pour avoir ce qui leur ait dû. J’ai vraiment cherché à comprendre ce monde et on m’a dit que c’est ainsi», a-t-elle conclu.

«Je plaide non coupable. Je ne suis pas coupable de mon corps, je ne suis pas coupable du choix de mon habillement, je ne suis pas coupable de votre lâcheté, je ne suis pas coupable de votre inculture, je ne suis pas coupable de votre incivisme, je ne suis pas coupable de votre intolérance».

«Une révolution textuelle contre les agressions sexuelles que les ustadh ont commis, pour la tolérance zéro face aux détournements de fonds et compagnie, contre tous ces emplois offerts aux plus riches au dépend des plus instruits. Pour toutes ces filles souillées pour avoir ce qui leur ait dû».

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