logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Contre les viols et les agressions sexuelles I Vingt huit artistes s’insurgent à leur manière

Contre les viols et les agressions sexuelles I Vingt huit artistes s’insurgent à leur manière

Culture | -

image article une
Pour montrer leur indignation face à la recrudescence, ces derniers temps, des viols et des agressions sexuelles sur des mineurs notamment, des danseurs brandissent “Shahawa virus”, la nouvelle création du chorégraphe Salim Mzé Hamadi Moissi sur ce grave sujet.

 

Le chorégraphe Salim Mzé Hamadi Moissi alias Seush a réuni vingt-huit danseurs au Centre de création et d’animation culturelle, au tour de sa nouvelle création, Shahawa virus, qui vise à dénoncer les agressions sexuelles sur les mineurs, en particulier. L’oeuvre ouvre le rideau sur un palais de justice dans lequel l’audience explose de colère face à la non-application de la loi et l’impunité. Elle va encore plus loin en dénonçant la pratique, qui serait répandue, des pots de vin perçus par des juges, voire même des avocats pour étouffer des “affaires” ou aider des coupables à s’en tirer.


“J’ai réuni un maximum de danseurs pour pouvoir faire entendre au maximum notre voix face à ce fléau car, comme dit l’adage, l’Union fait la force. Chacun de ces danseurs est une personnalité publique et j’ai trouvé judicieux de les réunir dans une même production afin de pouvoir toucher autant de monde que possible”, a expliquer Salim Mzé Hamadi Moissi qui estime que tous les Comoriens devraient se sentir concernés et “surtout exprimer leur colère pour espérer un changement”.


Pour mieux exprimer son désarroi face à la recrudescence, ces derniers temps, de ces “actes inqualifiables”, le chorégraphe a choisi son domaine de prédilection à savoir l’art déjanté du krump. Un genre de danse non-violent malgré ses apparences d’agressivité dues à ses mouvements rapides et saccadés qui dégagent de la colère parfois perceptible sur les visages des Krumpers. “L’enfant est, pour l’humanité, à la fois un espoir et une promesse. En prenant soin de cet embryon comme de notre trésor le plus précieux, nous travaillons à faire grandir l’humanité”, précise ces écrits de Maria Montessori qui viennent en prélude aux premiers pas de Shahawa virus.


Dans cette création produite par Capitaine Djez, Seush a également mis à contribution les habits coutumiers de la notabilité, pour tenter de mettre en exergue le rôle et, parfois, la responsabilité de certaines traditions et coutumes dans le développement de ce que certains n’hésitent désormais plus à qualifier de “fléau”. Selon lui, cette classe située au sommet de la hiérarchie sociale traditionnelle comorienne peut constituer une arme susceptible d’endiguer ce mal.

“Nous ne pouvons pas ignorer l’influence qu’exerce la notabilité sur la société comorienne dans divers domaines de la vie. Si elle venait à collaborer avec la justice, cela contribuerait beaucoup à faire triompher la cause des enfants”. Cela d’autant plus que certains reprochent à la notabilité de “protéger des prédateurs”.
Narihifadhu owana ba iyo nde twamaya ya lewo na mawudu, conclu Seush.

Mahdawi Ben Ali

Il est interdit de copier ou de reproduire partiellement ou totalement, cet article sans l’autorisation d’Al-watwan.

Commentaires